Etudes/éducation : quelle différence ?
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Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous inquiéter pour le futur de vos enfants ? De vous demander si l’instruction en famille ne les empêchera pas de faire des études plus tard ?
Je pense qu’on passe tous par ce genre de réflexions un jour ou l’autre. Nous avons intégré cette croyance, à travers l’éducation que nous avons reçue, comme quoi c’était important de travailler dur à l’école pour faire des études et avoir la chance de choisir son métier…
Mythe ou réalité ?
Parlons un peu des études, ensuite nous parlerons de l’éducation, vous verrez que ce sont deux choses bien différentes !
Les études
Les études… tant d’argent dépensé pour se voir délivrer un diplôme…
Travailler dur…
C’est vrai que nous avons travaillé, de façon plus ou moins assidue, durant des années, sans pour autant être rémunérés.
Nous avons eu le cul vissé sur des chaises de nombreuses heures, à ingurgiter du savoir, parce que c’était pour notre bien !
« Tu ne sais pas à quoi ça va te servir ? Ce n’est pas grave, tu le sauras (peut-être) plus tard ! En attendant apprend ce qu’on te dit… »
D’ailleurs, est-ce réellement du savoir que nous avons absorbé ? Peut-être un chouillat, mais pas majoritairement. Nous avons appris à nous contraindre, à répondre à une norme, à donner ce qu’on attendait de nous, à obéir et à être au service de celui qui commande… Nous avons appris à devenir des employés dociles.
Tout ce qu’on nous a demandé d’apprendre nous a été amené entre quatre murs, de façon totalement abstraite, sans liens apparents avec notre réalité d’enfant.
Je me souviens avoir souffert de la compétition avec les autres élèves, d’être toujours comparée à une moyenne…
L’évaluation… se voir attribuer une note, une couleur, un dessin, en fonction d’une attente et de l’humeur de celui qui évalue… Le fait d’attendre l’approbation de l’extérieur sur mes capacités… j’ai toujours ressenti ça comme de l’injustice.
Vous souvenez-vous après avoir passé une épreuve ? Souvent, la question des parents ou des amis juste après :
« Alors, comment ça s’est passé ? »
« Bin en fait, j’en sais rien, j’attends, la boule au ventre, qu’une personne que je ne connais pas évalue mes compétences. J’espère que j’ai répondu ce qu’on attendait de moi… »
En fait, c’est exactement ça : nous apprenons à répondre à une attente, nous n’apprenons pas réellement une notion.
Et puis, si nous collons bien à cette attente, nous aurons peut-être un diplôme qui nous permettra, peut-être, d’obtenir un travail… des promesses… beaucoup de « peut-être » !
L’éducation
L’éducation, au contraire, permet de se former, en fonction de ses besoins, envies de l’instant.
S’éduquer, c’est répondre à un problème concret lorsqu’il se présente à nous.
Le moteur à l’éducation c’est la curiosité, la nécessité, l’élan vital, la soif d’apprendre, l’envie… nous sommes alors bien loin de la contrainte !
Il n’y a alors plus personne d’extérieur pour vous dire que vous réussissez ou échouez, le seul barème est le vôtre : « est-ce que ce que j’ai accompli me permet de résoudre ma problématique ? Est-ce que je suis satisfait de mon travail ? Est-ce que ça me procure de la joie ? »
Le professeur docteur Gérald Hüter parle dans une conférence de la motivation pour les apprentissages, sujet prouvé par les neurosciences. Vous pouvez la visionner ici.
Différence entre éducation et études
Je pense que j’ai commencé à comprendre la différence entre éducation et études (ou enseignement) à mes 28 ans, lorsque j’ai appris le métier de berger seule, sans aller à l’école, poussée par mon seul désir de faire ce qu’il y avait de mieux pour le troupeau dont on m’avait confié la garde. Comment j’ai su que j’avais accompli ma mission ? Lorsque j’ai rendu le troupeau en entier, sans aucune boiteuse ou blessée et rondes comme des petits tonneaux ! Ce que j’ai appris seule, par nécessité immédiate et par envie, je ne l’ai jamais oublié…
Au contraire, lorsque j’ai eu des CM2 et que j’ai dû leur enseigner l’histoire, j’ai repris des livres, des manuels, pour réapprendre ce que j’avais déjà vu durant des années d’école, car ça ne m’avait pas du tout intéressée et que je n’en avais pas besoin.
L’éducation, c’est une formation qui dure toute la vie…
Alors que les études dépendront toujours d’un jugement extérieur.
Si nous pouvons transmettre cette valeur à nos enfants, nous leur offrons un outil qui leur permettra de faire absolument ce qu’ils désirent, en fonction de qui ils sont…
C’est leur permettre de ne jamais perdre de vue leur mission de vie, comme évoqué dans cet article.
Le mythe des diplômes
Pourtant, la plupart des gens continuent à croire aux diplômes, à ignorer la puissance de l’éducation et à prioriser les apprentissages en fonction de ce qu’ils pensent être important pour les enfants…
Seulement, les enfants sont tous différents, apprennent différemment et ont des compétences, des centres d’intérêts qui leur sont propres, qui évoluent tout au long de la vie, en fonction des problèmes qu’ils rencontrent ou des envies qui les animent.
S’ils peuvent ne pas perdre de vue cet outil qu’ils possèdent dès la naissance, ils resteront libres d’être eux-mêmes, sans attendre l’approbation de qui que ce soit.
S’ils ont le désire d’exercer un métier qui nécessite un diplôme, la motivation sera grande et ils seront capables de faire les démarches nécessaires pour obtenir ce bout de papier.
Il est évident que les diplômes sont indispensables pour un certain nombre de métiers (médecins, infirmiers, sage-femme…), mais surévalués.
Des parents disent que certaines études sont inaccessibles sans dossier scolaire. C’est totalement faux ! Le chemin est parfois plus compliqué, mais il est possible. Des adultes se reconvertissent, retournent faire des études… il est toujours envisageable de passer des équivalences, des concours externes, de re-rentrer dans le système à un niveau ou à un autre. Même si ça peut prendre quelques années, ce ne sont pas des années de perdues et qui justifient un retour à l’école anticipé, au cas où… Et puis le monde peut changer !
À l’heure où les diplômes sont aussi répandus (ça veut dire quoi aujourd’hui « avoir son bac » ? Est-on sûr d’obtenir un emploi grâce à lui ?), il est plus facile de sortir son épingle du jeu en sachant se former, s’adapter rapidement et en étant motivés.
Il existe de plus en plus de jeunes entreprises qui engagent non plus sur présentation de diplômes mais sur l’originalité, la créativité, l’aisance dans la communication… des personnes qui se présentent.
De plus, le web offre la possibilité de centaines de métiers innovants, prospères, qui ne nécessitent pas de diplômes.
Pour finir, tous les métiers d’artisanat réclament des compétences, certes, cependant ce ne sont pas les diplômes qui servent de preuve mais bien la qualité du travail accompli.
Aux États-Unis, là où la culture de l’éducation est bien différente, une étude à été réalisée pour montrer ce que deviennent les enfants ayant grandi en étant libres d’apprendre (en unschooling). Elle est sans équivoque. Vous la trouverez ici.
L’éducation est la clé de la réussite (tout dépend de ce qu’on entend par réussite), de l’accomplissement personnel et donc de la liberté…
En faisant le choix de l’éducation en dehors des murs de l’école pour nos enfants, nous leur offrons la possibilité de s’épanouir en fonction de leur être, de continuer leur éducation, de préserver leur motivation innée. Quel bonheur de laisser les enfants découvrir les joies de l’éducation, des apprentissages choisis et désirés.
C’est à vous
Je vais vous demander d’imaginer…
Fermez les yeux, respirez calmement, tentez de vous concentrer sur le moment présent, sur votre respiration, puis posez-vous la question :
« Si la pression extérieure n’existait pas, s’il n’y avait pas de jugement, pas de contrôle pédagogique, qu’est-ce que je pense qu’il serait le mieux pour mes enfants ? Pour qu’ils soient heureux et épanouis durant toute leur vie ? »
Notez la réponse dans les commentaires 😉
2 commentaires
Mumas23
Il est vrai qu’on a la boule au ventre… Le jugement des autres !! Mais ça m’importe peu… L’essentiel est de réussir à leur enseigner ce qu’ils ont envie d’apprendre et besoin. D’une façon la plus ludique possible… En s’amusant ! Ma fille de 6 ans je m’en rend compte aujourd’hui depuis le confinement à appris plein de choses facilement en s’amusant ! Nous ne suivons plus la maîtresse depuis 3 semaines au moins. On se met au travail quand elle est prête et envie. Je demande des que je suis disponible et si c’est OK on s’y lance. Pareil pour ma 2ans. La boule au ventre est encore là mais j’ai eu en faisant des recherches toutes les réponses à mes questions et du coup l’avenir maintenant nous dira le reste…
Sophie
Je les laisserais jouer et inventer tout ce qu’ils veulent, encourageant leurs passions en leur offrant des ressources qui les intéressent. C’est à peu près ce que je fais d’ailleurs à Londres où on habite et où on n’est soumis à aucun contrôle! On est chanceux, je sais 🙂 Merci pour cet article!