L’instruction en famille me prend tout mon temps !
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L’instruction en famille, quelle aventure ! Tout d’abord, c’est l’envie de faire autrement, le désir d’offrir quelque chose de mieux, de différent à son enfant. Nous avons tous nos raisons même si les valeurs se rejoignent. Mais une chose est sûre : l’école à la maison demande du temps, de la disponibilité, de la motivation… Après maintenant 10 ans dans l’aventure, je m’interpèle parfois : » eh ! l’instruction en famille me prend tout mon temps ! ».
Pour quelles raisons avez-vous décidé que l’instruction en famille serait pour vous ?
Votre enfant se sentait mal à l’école ?
Vous n’êtes pas en accord avec les valeurs ou les façons de faire de l’école ?
Vous souhaitez partager plus de temps en famille ?
Comment en sommes-nous arrivés à l’instruction en famille ?
Je vais essayer de faire un énorme bond en arrière, me replonger dans mes questionnements de départ…
J’ai toujours été un peu « contre le système », en mode rebelle sur les bords…
« Sur les bords » ce n’est pas le terme exact… je dirais plutôt en profondeur alors que j’essayais que mes bords justement ressemblent à tous les autres bords normés.
De cette façon, je suis devenu instit, 10 ans au service de cette institution…
Dix ans de désaccord interne, de lutte envers moi-même.
Je trouvais ça tellement dur d’être enfermé, de parler de programmes, de discipline, de contraintes, de rendement pour des petits bouts qui avaient juste envie de se tourner vers la vie, dans la joie et le jeu.
Finalement, dans ma classe, petits et grands rêvaient de grand air, d’apprentissages autonomes, par le jeu, la coopération, l’aventure… tout en subissant la contrainte institutionnelle.
Puis j’ai eu mes enfants, et là, la notion de contraintes a pris une tout autre forme !
Pas question que j’impose ça à la chair de ma chair !
Je me suis lancée dans le maternage proximal puis dans l’unschooling avec mes petits bouts, comme une continuité logique, une vague douce et rassurante…
Ça fait du sens même si j’étais épuisée, je l’avoue. Mes enfants en train de patauger, expérimenter, observer, rêver au fil des jours, des saisons, des années…
Notre métier de bergers qui s’inscrivait parfaitement dans ce choix de vie puis notre vie nomade durant les 8 mois descendus des montagnes.
Sur le papier une vie atypique, une vie de rêves, en tout cas qui fait s’évader !
Combien de fois ai-je entendu « j’ai toujours rêvé de faire ce que vous faites ! » ?
Après comme toutes les vies, tout n’a pas été un long fleuve tranquille.
Et puis, pour tout avouer, au départ pas une seule fois j’ai pensé à moi, je n’ai pas eu idée que tout mon temps allait y être consacré !
Pour faire simple et surtout résumé, j’ai tout donné, sans jamais compter, je me suis oublié, je me suis épuisée, je suis épuisée…
Mais je ne regrette rien, et si c’était à refaire…
Aucune hésitation !
Seulement, avec le recul je ferais peut-être autrement, sûrement, absolument !
Au secours ! L’instruction en famille me prend tout mon temps !
Cette phrase revient souvent : dans vos mails, dans ma tête…
Je me sens parfois surchargée, submergée !
Mon grand suit maintenant le programme 6e, mais il n’est pas du tout autonome (il a été diagnostiqué TDAH), et ma fille suit le même chemin ou est déjà sur ce chemin ?
Du coup, j’y passe pour ainsi dire mes journées…
Bien sûr c’est un fait indéniable.
Par contre j’ai deux façons de vivre cette situation.
Alors bien sûr ce n’est pas soit l’une, soit l’autre !
J’avoue que je passe d’une façon de voir à l’autre, comme ballottée par le courant de la vie, certainement aussi au gré de ma fatigue, de mes hormones, de la météo…
Mais l’important est d’avoir conscience de ces deux points de vue pour pouvoir switcher vers les pensées positives et tirer le meilleur de chaque situation.
Avez-vous deviné ces différentes façons de vivre cette situation ?
C’est assez intuitif et évident, c’est valable dans bien des cas…
Mais où est passée super-maman !?
Commençons par la vision « Caliméro »…
Vous savez, lorsqu’on a l’impression qu’on n’y arrivera jamais…
Quand votre « To do liste » est plus longue que toutes les tommes d’Harry Poter réunies…
Et puis l’impression que plus vous donnez de votre temps à vos enfants, à la famille, plus ils en demandent, comme un puits sans fond…
Les journées s’enchainent et vous avez la sensation de vous noyer !
Vous accompagnez votre enfant dans ses apprentissages, vous êtes là près de lui à l’encourager, à le pousser un peu (ou même carrément) pour qu’il s’intéresse à ce que vous lui proposez.
Et puis en même temps, vous essayez de préparer le repas, plier un peu de linge… ah, mince, j’ai pas fait les courses et le magasin va fermer !
Parfois même, vous vous hasardez à répondre à quelques mails ou faire quelques papiers importants…
Mais là, une petite voix vous interrompt toutes les 30 secondes « maman, regarde ! », « maman, je ne comprends rien ! », « j’ai besoin de toi !!! »…
Je ne sais pas vous, mais moi lorsque c’est comme ça, j’ai la tête qui menace d’exploser, je suis hyper tendue et en même temps je n’arrive plus à rien faire, je tourne en rond, commence dix-mille trucs sans jamais en voir le bout !
Bilan de ma journée dans cet exemple : il est 19h, le repas n’est pas fait, de toute façon je n’ai pas fait les courses, je suis vide, comme le frigo, sans patience, j’ai l’impression de ne pas avoir avancé avec mon enfant qui s’est braqué toute la journée, je n’ai pas pris ma douche, la vaisselle sale est dans l’évier, les bras m’en tombent, j’ai envie d’aller me coucher !
« Maman, tu fais un jeu de société avec moi ? » !!…😵💫🤬
C’est génial ! L’instruction en famille est une si belle aventure !
Puis la version « la vie est belle ».
Et oui, parfois tout roule !
C’est souvent lorsque je me dis « aujourd’hui, je me consacre à une seule chose : l’instruction de mon enfant ».
Et là, oh magie !
Nous sommes là, mes enfants et moi, pleinement disponibles pour faire ce qui nous incombe.
Nous partageons, nous rigolons, nous prenons plaisir !
Et dans ces cas-là, j’ai un réel sentiment d’accomplissement pour les apprentissages de mon fils ou de ma fille.
Je suis sûre qu’ils ont appris et qu’ils sont contents de leur journée.
Puis, pour continuer ces moments de grâce, lorsque les apprentissages scolaires sont terminés, ils s’occupent seuls, calmement et je peux faire d’autres choses à la maison…
Tout s’enchaine avec légèreté, simplicité…
Laquelle des deux situations préférez-vous ?
Comme tout le monde, la situation où tout est simple !
Mais il y a quand même un constat que j’ai fait au cours de ces dix années maintenant en IEF : il ne suffit pas de vouloir passer de belles et riches journées pour être exhaussée !
La vie est ainsi faite que nous ne pouvons pas avoir le contrôle de tout…
Parfois, nous nous réveillons au top, parfois nous avons l’impression que le poids de la nuit, de la vie, repose sur nos épaules bien mal réveillées…
Par contre, il existe des petites choses toutes simples à ne pas oublier pour faire pencher la balance plus souvent du côté de « la vie est belle ! »
Je choisis « l’instruction en famille, un merveilleux temps d’échange »
Ici, le tout est de ne pas succomber à l’appel du Calimero.
C’est tout bête (quoi que ?), mais lorsqu’on devient maman, c’est comme si l’on oubliait le principal, le béaba…
Alors lorsque tout naturellement nous décidons d’accompagner nos enfants dans leurs apprentissages, c’est comme si l’on ne l’avait jamais su…
Vous voyez de quoi je parle ?
Une petite expression bien connue, tellement sage et pleine de bon sens :
« Pour pouvoir prendre soin des autres, prends d’abord soin de toi ».
Pourtant, on l’entend en consigne de sécurité lorsqu’on prend l’avion : « mettez d’abord votre masque à oxygène puis vous pourrez mettre celui de votre enfant… » (ou quelque chose du genre, ça fait longtemps que je n’ai pas pris l’avion.)
Nous pourrions également dire « recharger ses batteries », « ne pas s’oublier », « se respecter », « remplir son réservoir à énergie »…
Et pour ce faire, chacun y va de sa petite recette, et ce n’est pas vraiment l’important.
(J’en profite pour vous glisser une petite pépite qui peut changer beaucoup de chose : « la slow life ».😉)
Le tout est de se faire du bien, de s’écouter…
Ça devrait même devenir votre priorité !
Nous pouvons avoir l’impression que sur l’instant ça nous fait perdre du temps, qu’il vaut mieux rechercher l’exercice de grammaire parfait pour demain plutôt que de s’offrir un moment avec son amoureux…
Mais avec des batteries pleines, un moral à toute épreuve, n’importe quel exo de grammaire fait l’affaire !
Tout ça pour dire qu’au contraire, c’est un gain de temps et de qualité de vie même de productivité indéniable !
Les coins des astuces
Je vais vous donner les quelques trucs qui rechargent mes batteries ou qui m’empêchent de les vider d’un coup.
La première est une phrase, ou même deux, que j’aime à me rappeler lorsque j’ai tendance à me disperser :
« Tant que je n’ai pas terminé ce que je suis en train de faire, toutes les autres choses ne sont que distractions ».
« Faire les choses du mieux que je peux » (accords toltèques).
Puis le début de ma journée est une petite routine : m’habiller, me laver les dents, le visage, me masser le visage quelques secondes et boire un grand verre d’eau.
Lorsque je fais ça, j’ai l’impression de me respecter, de me mettre en route gentiment.
Et c’est là que je prends ma To do liste et que je sélectionne les trois choses importantes à faire aujourd’hui.
Puis je fais 7 minutes de yoga/ étirements.
En tout, ça me prend une vingtaine de minutes maximum et c’est devenu vital pour moi.
Je ne dis pas que ça résout tout ni que je ne suis plus jamais en mode Calimero, mais ça a le mérite de m’apporter un peu de satisfaction, de bien-être.
Et puis tout au long de la journée, j’essaie de m’écouter autant que possible.
Je pense par là au besoin de m’aérer, de faire des choses à l’extérieur ou même de faire une mini sieste de 20 minutes…
Je ne culpabilise plus du tout à dire à mes enfants de s’occuper un instant tout seul ou même de faire un moment d’écran pour mon bien-être.
Au départ, lorsque je me suis dit « oh, mais mince, j’ai peut-être oublié de prendre soin de moi ! », ça a été difficile pour les enfants d’accepteur ces moments qui me sont réservés. Mais maintenant c’est OK.
Je suis fière, car je me respecte plus, mes enfants me respectent plus et apprennent ainsi l’importance de s’écouter.
Une belle valeur à leur transmettre !
Et vous, que faites-vous pour vous faire du bien ?
Notez tout ce qui vous nourri dans les commentaires même si vous ne le faites pas tout le temps…
Je vous rappelle l’importance d’avoir conscience que l’instruction en famille peut être une merveilleuse opportunité de voir grandir ses enfants, d’en profiter un max…
Mais ça à condition de ne pas lutter ou subir…
… donc d’apprendre à vous écouter avant tout !