L’instruction en famille et la mission de vie
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L’homme ne peut supporter une vie dénuée de sens.
Carl Gustav Jung
Le sens de la vie, la mission de vie, la raison de vivre… je pense que je me suis posée (et je me pose encore quelquefois) la question de savoir quelle est ma mission de vie ? Suis-je faite pour quelque chose ?
Pour la petite histoire…
Lorsque j’étais enfant, j’étais persuadée que j’étais unique et peut-être même exceptionnelle ! Je m’imaginais que je sauverais le monde, que toutes les personnes m’adoreraient.
Et puis, j’ai grandi, je suis passée par l’adolescence. Et là, toutes ces certitudes ont disparu, tous ces rêves se sont éloignés. Ma vie a perdu de sa simplicité.
J’ai beaucoup souffert de la contrainte, tout ce que je faisais me semblait dénué de sens, tellement dur.
Là, je vous parle du lycée, puis de mes études, puis de l’IUFM (école d’instit).
Avant, je ne vous en parle pas, car je n’en ai pas trop de souvenirs, je me souviens surtout des anecdotes avec les copains qui prenaient encore toute la place.
Revenons à ces études : je ne voyais pas l’intérêt (à part ce qu’on m’en avait dit), mais je me forçais. Ça me demandait une énergie considérable. J’étais souvent fatiguée et le moral n’était pas au mieux. Mais je me disais que ça irait mieux après, lorsque j’aurais mon diplôme ou lorsque j’aurais ma classe. Alors je me suis accrochée.
Puis, j’ai eu mes élèves. Ça allait un peu mieux, mais ce n’était pas encore ça. Je trouvais ça encore tellement contraignant d’être enfermée avec des enfants qui avaient également envie d’être dehors, qui attendaient avec hâte les vacances, qui étaient tristes le dimanche soir à l’idée que la semaine recommençait. Si vous voulez en savoir un peu plus, vous pouvez lire ça.
C’est là que je me suis mise à chercher une autre voie pour moi. J’ai essayé de redonner du sens à ma vie. J’avais alors 28 ans. Bien sûr, c’est le début de la recherche, la prise de conscience, le début du chemin.
La mission de vie et nos enfants
Aujourd’hui je me demande si je peux éviter à mes enfants de se chercher toutes ces années, si je peux leur permettre de se découvrir pleinement dès leur enfance et de suivre leur chemin de vie.
On peut se dire que toutes ces expériences m’ont permis d’en arriver là aujourd’hui, mais on peut se dire également qu’on peut apprendre à respecter son être dès le début et ainsi écouter cette petite flamme instinctive qui nous guide vers notre mission de vie.
Le chemin de la vie est le chemin du cœur.
Jean Castaldi
Et puis, je m’aperçois qu’il existe des gens qui n’ont jamais trouvé le sens de leur vie, qui sont usés, perdus, tristes. Je n’ai pas envie de ça pour mes enfants. Je n’ai pas envie que leur vie soit déjà bien entamée avant qu’ils ne trouvent leur richesse, leur trésor.
Un choix à faire
C’est aussi pour ça que nous avons décidé de ne pas les mettre à l’école.
En effet, notre but est qu’ils se réalisent pleinement, qu’ils fassent ce pour quoi ils sont faits et ce qui les fait vibrer. Je souhaite qu’ils se lèvent le matin avec enthousiasme, avec bonheur. Je souhaite qu’ils se sentent bien et qu’ils réalisent leur « tâche » ou « création » ou tout autre chose dans la facilité.
J’ai conscience que tout ne pourra pas être rose dans leur vie et je ne peux pas les préserver absolument de tout ce qui pourrait leur arriver de négatif dans la vie. Le monde est ainsi fait qu’il nous arrive des choses qui font peur ou de choses qui font mal.
Cependant, je peux faire en sorte qu’ils soient en accord avec leur être profond et qu’ils contribuent au bonheur autour d’eux.
Finalement, ça fait parti de MA mission de vie. Ça, et contribuer à inspirer les familles qui le souhaitent et semer des graines. Ça doit être pour cette raison que créer ce blog me remplit de joie et que je le fais simplement. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas de mal à écrire, les mots viennent tout seuls, c’est vraiment agréable !
Comment aider nos enfants à trouver leur mission de vie ?
Tout d’abord en les laissant vivre ! En les laissant expérimenter, goûter, toucher, se tromper, réussir, tomber, se relever…
Je pense que c’est pour ça que nous avons voulu être en unschooling. Nous ne voulons pas prioriser les apprentissages. Chaque compétence, savoir-faire, savoir-être a son importance. Je pense que c’est ainsi que naissent les passions. Nous avons tous des talents naturels, nous devons permettre à nos enfants de les exprimer pleinement. Nous pouvons les valoriser.
L’école, suivant les talents, peut les valoriser ou au contraire les faire taire, car ces talents ne sont pas jugés importants ou productifs ou que sais-je encore ?
L’enfant avec un incroyable talent en danse se verra qualifié de cancre au lieu d’être valorisé comme il se doit.
Vous me direz (à juste titre) : oui, mais l’inspection ?
Je pense qu’il est possible de faire le minimum syndical pour l’inspection, sans prioriser, en n’y mettant pas plus d’importance que nécessaire. Et parallèlement, encourager, valoriser son enfant dans ses passions.
J’avoue que je ne réussis toujours pas à faire le minimum syndical en termes d’apprentissages scolaires, car mon fils réagi très fortement dès que je lui propose quoi que soit dans ce sens. Ça doit me renvoyer à une douleur d’enfance, en plus je trouve ça ridicule de le forcer. À si, je l’ai forcé 20 minutes pendant une semaine avec la méthode des alphas pour qu’il ait le déclic lecture, et depuis, plus rien. C’est la psychologue qui m’a dit que ça pourrait réduire ses angoisses, du coup, ça avait un peu plus de sens pour moi !
Deuxième point important, je pense, pour aider son enfant à rester cohérent envers lui : aller chercher le sens de VOTRE vie. Les enfants agissent par mimétisme, du coup, cherchez votre raison de vivre ! (si ce n’est pas déjà fait ?)
Comment trouver notre mission de vie ?
Vous savez pourquoi ça nous paraît si compliqué ? Car tout notre début de vie, on nous a appris à nous servir de notre cerveau gauche en négligeant le cerveau droit. Or, le cerveau gauche est le cerveau analytique. Il veut toujours tout comprendre ! Alors que le cerveau droit est le cerveau du lâcher-prise, de l’intuition.
C’est pour cette raison que je reste persuadée que si nous laissons nos enfants libres d’apprendre, connaître leur mission de vie sera quelque chose de facile et de naturel pour eux.
Bref, en ce qui nous concerne nous, adultes, connaître sa mission de vie consiste à se découvrir personnellement, au plus profond de notre être. Se découvrir ou plutôt se re-découvrir !
Après je ne suis vraiment pas assez compétente en la matière pour vous aider dans cette voie.
Je peux seulement partager avec vous mon expérience.
Ce qui m’a aidé à donner du sens à ma vie, c’est de vivre le plus simplement possible. Je tente de me détacher de tout ce qui est matériel, j’essaie de revenir aux choses simples. J’avoue que je ne suis déjà pas très matérialiste, du coup ce n’est pas le plus dur pour moi.
Ensuite, un autre grand pas qui m’a fait avancer dans cette voie, c’est d’avoir des enfants et de me poser des questions à leur sujet. En effet, en voulant le mieux pour eux, ça m’a permis de chercher également le mieux pour moi. Pour m’occuper bien d’eux, j’ai besoin de m’occuper bien de moi. Je vous en parle un peu plus en détail ici.
Et pour l’instant, j’en suis là, j’avance petit à petit dans mon chemin de vie, qui se dessine de plus en plus nettement chaque jour… parfois j’ai l’impression de m’en éloigner, mais je me rends compte que c’est pour mieux m’en rapprocher par la suite.
De file en aiguille, je prends soin de plus en plus de moi, et donc de plus en plus de mes enfants, de mon couple, de mon environnement… c’est un cercle vertueux que je vous souhaite de tout coeur.
C’est à vous !
N’hésitez pas à partager dans les commentaires la façon dont vous arrivez à suivre votre mission de vie et comment vous aidez vos enfants à se réaliser !
6 commentaires
mélanie
Whaou, ça remue !
Emilie
Bonjour,
J’adore toujours vos posts.
Tout comme vous, moi aussi. Depuis que j’ai une famille, j’essaie de me surpasser. Ça va moins bien avec la belle famille.. mais ils s’y feront.
Je ferais l’ief ça c’est sur, le hic pour l’instant est de trouver le travail qui va aller. Il me faudrait un travail à la maison et ce serait super.
Le petit à 10mois mais ça va passer vite.
A bientôt.
Émilie
Mamounia
Merci pour cet article qui resonne en moi ! Je n’utilisais pas le terme de « mission de vie » mais j’avoue qu’il est interessant. Ici c’est une quete en douceur d’un certain equilibre dans ma vie ! Il m’a fallu 3-4 ans avant de trouver ce que j’avais reellement envie de faire dans ma vie et de me sentir a ma place ! Il me reste qq mois avant de mettre en oeuvre mais ce cheminement est fort enrichissant !
Emilie
Coucou, je te suis toujours et ardore toujours tes articles.
J’avais prévu l’ief, par rapport aux vaccins imposés maintenant et depuis un moment une école Montessori mais qui a un coût… Alors je ne sais pas.. J’aimerais un autre emploi mais chez moi pour être plus disponible pour mon petit mais quoi ??? J’aimerais aussi avoir une ferme, je suis une fille de la nature et c’est ce que j’aimerais enseigner à mon fils..
Mais on est 2 à décider.. Mon homme qui doute de tout lais commence à ouvrir les yeux
On ouvre les yeux doucement mais sûrement . Mais une chose est sûre, on fera tout pour que notre fils ne ferme pas les siens sur la vie magnifique qu’il pourra avoir
Merci de tes aventures 😉
Émilie
Marianne
Un parcours assez similaire : l’idée de bien suivre à l’école, de faire de bonnes études pour avoir un bon travail qui nous permettra d’acheter toujours plus de belles choses. Et puis, avec l’arrivée des enfants, la surcharge mentale qui m’emmène vers le minimalisme (plutôt la simplicité volontaire), un fil que j’ai tiré jusqu’à l’IEF. Depuis septembre, j’ai troqué mes huit aller-retour par jour à l’école par des heures de jeux, de coloriages et de lecture. Je suis posée, présente au présent et mes enfants aussi. Bien sûr, la moitié du chemin était faite car j’étais en congé parental, la question du travail ne se posait donc pas.
Merci pour ces beaux articles et ces liens bibliographiques qui permettent d’approfondir nos choix et nos réflexions !
Marion Billon
Bonjour Marianne. Merci beaucoup pour ton témoignage! Et je suis bien d’accord avec cette idée de simplicité, je rajouterais une envie de petits espaces !