émotions

Coeur trop sensible

Confidences

Aujourd’hui je suis triste. Triste, car je n’arrive pas à me défaire du jugement des gens. Ça me révolte, m’oppresse.

Il suffit qu’on me dise quelque chose de piquant et je n’arrive pas à passer à autre chose. Ça me hante, ça revient sans cesse. Un coup je m’effondre « mais mon dieu, et si elle avait raison, je suis juste nulle ! », puis la seconde d’après je bascule dans la colère : « mais ce n’est pas vrai de dire des choses aussi méchantes ! Est-ce que c’est nécessaire de faire mal aux autres pour exister ? ».

Aujourd’hui, j’écris cet article, car j’ai besoin de soutien. J’ai besoin de soutien pour continuer de faire ce que je fais, pour continuer de croire qu’ensemble, c’est possible. Je ne vais pas diffuser cet article, il sera donc réservé à mes lecteurs, publié uniquement sur mon blog. J’ai envie d’être transparente avec vous, d’ouvrir mon coeur et mes ressentis. Je m’expose peut-être à pire, mais tant pis, je tente le coup.

Accusations gratuites

Ça fait maintenant 17 ans que j’oriente ma vie vers l’éducation, vers les enfants.

Et, là, quelqu’un me dit « Tu n’as pas assez de compétences pour être accompagnante, tu n’as que deux enfants en bas âge. » Je précise que je ne connais absolument pas cette personne et inversement.

C’est vrai, je n’ai que deux enfants en bas âge. Et est-ce que je dois attendre qu’ils soient adultes pour me renseigner au sujet des ados ? Pour rencontrer des adolescents en instruction en famille ? Pour échanger avec leurs parents ? Est-ce que je dois attendre qu’ils aient fini l’instruction en famille pour savoir comment faire ? Est-ce que le fait d’avoir des enfants suffit à être compétente ? Est-ce qu’on devient écrivain qu’au bout de dix livres publiés ?

Je ne mets pas mes enfants à l’école, car je pense que le système d’évaluation des compétences est très malsain. Nous devrions être capables d’évaluer personnellement nos compétences et personne ne devrait être en mesure de se donner le droit de nous dire ce que nous valons. Et là, cette personne qui pratique l’instruction en famille et qui Elle, a une grande fille, peut m’évaluer et me dire si j’ai assez de compétences pour faire telle ou telle chose. Vous ne trouvez pas ça absurde ?

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J’avoue que ça m’a réellement touchée et attristée. En effet j’ai été évaluée toute ma vie et en attente de savoir ce que je valais de la part des autres. On ne m’a jamais appris à faire autrement. Du coup, lorsqu’elle m’a dit ça, la première émotion ressentie a été la tristesse. Ça m’avait renvoyée à cette sensation de lorsque j’étais plus jeune.

Prise de recul

Et puis, j’ai essayé de prendre du recul. Je me suis forcée à regarder au fond de moi pour savoir réellement quelles étaient mes valeurs, pourquoi est-ce que je faisais les choses ? 

La conclusion : oui, je crois en moi, j’ai de réelles compétences pour pouvoir aider les familles. Bien sûr, je ne sais pas tout. Mais j’ai envie d’apprendre, de répondre à une demande et de rendre des services. Le tout, c’est d’être honnête et de savoir dire : « et bien là je ne sais pas, je vais prendre le temps de me renseigner et je reviendrai vers toi. »

C’était la même chose lorsque j’étais institutrice. Si un élève me demandait quelque chose et si je ne savais pas la réponse, ça ne me gênait pas du tout de lui dire : « écoute là je ne sais pas, je note ta question et je me renseignerais ». Je pense qu’il faut rester humble et c’est là que la richesse des rencontres s’opère.

Certes, j’ai moins d’expérience que d’autres. Mais j’ai cette envie de partager, d’évoluer et de faire ce métier. Le fait d’apprendre chaque jour nourrit la passion. Je pense que sinon je finirais par m’ennuyer. L’expérience s’acquiert en pratiquant.

Instruction en famille et bienveillance

Cette même personne m’a aussi dit qu’elle espérait que je ne faisais pas payer mes services, puisque je n’avais pas assez d’expérience.

Il s’avère que non, pour l’instant je ne fais pas payer mes services. Mais, il est évident qu’il y a des services que je ferai payer un jour.

Mais finalement ce n’est pas trop la question. Je trouve cette question particulièrement mal veillante. Nos jeunes qui entrent sur le monde du travail devraient alors, selon cette logique, ne pas se faire rémunérer, vu qu’ils n’ont pas d’expérience ! 

Pour moi, l’instruction en famille et la bienveillance ne sont pas dissociables, c’est la base, LE prérequis.

Je me dissipe, je m’évade, revenons à nos moutons. S’il y a une demande, si je travaille pour répondre à cette demande, si mon travail satisfait les personnes, pourquoi je ne pourrais pas demander une rémunération ? Est-ce que ça vous semblerait juste de travailler gratuitement ?

Il y a énormément de choses que je partage, beaucoup de travail que je fais gratuitement pour aider les autres, car ça me plait. Tous les articles et partages sur mon blog sont là pour en témoigner.

Revenons à la bienveillance. Ça fait maintenant des années que je travaille sur moi pour être bienveillante avec autrui et notamment avec mes enfants. En effet, il est dur de ne pas se mettre en colère si nous n’avons pas guéri nos peurs ou nos douleurs passées. Ça m’arrive encore d’être en colère et de ne pas réussir à ne pas être agressive avec mon entourage. Ça m’arrive encore d’être très touchée par des remarques malveillantes.

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Mon but est de travailler là-dessus tout en gardant à l’esprit que je suis imparfaite, tout en sachant me remettre en question.

Le rapport avec le sujet ? Je n’ai peut-être pas l’expérience d’une experte en instruction en famille, mais j’en ai conscience. C’est ce qui me permet d’évoluer, de me remettre en question et ainsi prétendre aider les familles du mieux que je puisse, avec toute la sincérité possible. Ce qui est important pour moi, c’est le bien-être de nos enfants et le respect que nous pouvons avoir envers eux. 

Pour finir

Je me rencontre que tout mon discours est très décousu, peut-être pas très compréhensible. La conclusion malgré tout : j’aspire à être dans la bienveillance et le respect d’autrui, que ce soit grand ou petit, j’aspire à une vie meilleure et je crois à ce que je fais. C’était important pour moi de partager avec vous mes valeurs.

C’est important d’être porteur de paix et d’amour. Ne pas mettre ses enfants à l’école, c’est chouette. Mais si c’est pour continuer à se juger au lieu de s’entraider, s’évaluer sans avoir les éléments en main, c’est peut-être pire. Je veux dire par là, est-ce que ce sont les valeurs qu’il est important de transmettre ?

Je fais le souhait qu’ensemble, pas à pas, nous œuvrions pour un monde meilleur et je pense que ça passe par nos enfants.

Que pensez-vous de tout ça ? Votre opinion, bienveillante, m’intéresse grandement 🙂

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11 commentaires

  • Emilie

    Je crois que tu ne devrais pas écouter cette méchante personne! Elle est jalouse !
    Elle aurait dû échanger avec toi puisque vous faites la même chose.
    Au lieu de ça, elle dénigre.
    C’est sûr ça fait mal. Mais je crois que c’est pour nous pousser plus haut.
    Allez courage,
    Car moi j’aimerais faire comme toi 😘

  • Alandi

    Bonjour , cela m attriste de vous savoir dans un tel état car vous m.aidez tellement au quotidien avec vos articles.
    J ai toujours douté et je douterai encore mais vous me remontez très très souvent !
    Si je peux vous donnez un conseil ( que je suis pas certaine d appliquer ) c est de.vous moquez de ce genre de remarque si facile ! Surtout de la bouche d une mère pratiquant l ief! Est ce de la jalousie …?
    Continuer à vous découvrir en tant qu accompagnante et continuer à nous aider ! Bon courage à vous , garder votre confiance surtout .

  • Anna

    Bonjour Marion, je suis très admirative. Je suis quelqu’un de susceptible ou émotionnellement (très?) sensible et des remarques comme celles-ci me plongent généralement au fond d’un gouffre… que tu vides ce que tu as sur le cœur dans cet article est une super façon de décharger et de rester dans la bienveillance (au lieu de ressasser des heures des propos désagréables ). Le mieux pour savoir si l’ief est un bon choix et sen rediscuter dans une bonne cinquantaine, soixantaine d’années et de demander à tous les enfants que tu as croisés si ça leur a plu, non?

  • Céline

    Le fameux syndrome de l’imposteur… Dans ce monde compliqué, il est facile de douter de notre propre légitimité. Votre article fait écho à ce que je vis en ce moment, dans un tout autre domaine. Pendant des années, je me suis empêchée de faire ce qui me tenait à coeur par peur du jugement et en me persuadant sans cesse que je ne serais jamais à la hauteur. Mais finalement, seule la pratique permet de se rassurer parce qu’on finit par voir une progression dans ce que nous proposons. J’aime venir sur votre site parce que vous offrez votre propre ton, votre propre regard sur le chemin que vous avez déjà parcouru. Oui, vous débutez sur ce chemin, mais qui peut se permettre de dire que vous n’avez rien à en dire, ni rien à proposer sur ce qui a déjà été vécu et qui sera vécu? L’expérience… un mot bien global qui regroupe tout et n’importe quoi. Des corps de métiers bourrés de personnes pleines d’expériences, on en connaît tous et ces personnes, même expérimentées, ne sont pourtant pas toujours à la hauteur de leurs compétences théoriques. Pourquoi? Le coeur, l’âme, la passion qu’on met dans ce qu’on entreprend. Le don aussi, parfois, qui ne s’apprend pas. On a tous en tête un enseignant pourtant bien diplômé et avec des années d’expérience derrière lui qui aurait pourtant dû exercer un tout autre métier. Un médecin, un psy, un commerçant… Le monde d’aujourd’hui bouge , et tant mieux. Votre article sur la « mission de vie » m’avait beaucoup parlé parce que, justement, tout part de là selon moi. Si ce que vous faites vous porte, si vous avez le sentiment que cela donne du sens autant à votre vie qu’à ceux qui viennent s’y abreuver, alors continuez. Continuez pour eux, pour nous, pour vous. La légitimité, je pense qu’il ne faut pas attendre qu’on nous la donne par une belle parole ou un beau papier. Elle vient avec notre conviction farouche d’être « né » pour ça, pour cette mission, pour cette transmission. Merci pour vos partages pleins de richesse !

    • Marion Billon

      Wahou ! Que c’est bien écrit… et tellement juste. Un vrai plaisir de te lire, je te remercie. Ça m’aide à me recentrer et ça me motive. Tu as trouvé les mots justes💕

  • Meli

    Le plus important est ce que vous pensez vous de vous même et non ce que pense les autres de vous. Ce que pense les autres de vous sera toujours une projection de leurs propre « réalité » sur vous et non LA réalité. Je ne sais pas si je suis très claire.

    Si une personne vous a fait une remarque non bienveillante, c’est que cette personne est sans doute en souffrance pour agir de la sorte… mais ce qui est intéressant de savoir ce serait pourquoi cela vous atteint autant ? Qui juge qui au final ? Certes cette femme vous juge mais le pire jugement n’est-il pas le vôtre sur vous-même en accordant du crédit à ce qu’elle dit ? Soyez confiante et sûre de vous. Chaque personne est un trésor, vous inclus. Si cette confiance en vous est bien ancrée, aucun commentaire haineux ne pourra vous atteindre.

    C’est une piste de travail sur soi-même et un long chemin spirituel, je vous l’accorde que c’est difficile pour tous et moi la première car on est humain quoi, on n’aime pas les critiques injustifiées 🙂
    Les 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz devraient vous aider dans cette quête spirituelle longue et fastidieuse la plus belle qui soit : le chemin vers soi-même, le chemin du bonheur absolu et de la liberté ^^

    Namasté. 🙂

  • Mline

    La compétence, la compétence… nous n’avons que ce mot là à la bouche… a t on besoin d’être compétent pour apporter quelque chose qu’il n’a pas à quelqu’un ? Je ne suis pas cuisinière, et pourtant je sais apporter du plaisir à mes proches en leur offrant un repas ! Je ne suis pas institutrice, et pourtant j’instruis mes enfants ! Je ne suis pas psy, et pourtant j’ai une oreille attentive et compréhensive envers mes amis, et je leur donne de ma personne pour les aider à remonter la pente ou garder le cap ! Je ne suis pas médecin et pourtant je soigne mes enfants et mari… bref… la liste est longue… est ce que mon manque de compétence fait que toutes ces actions sont nulles et inutiles ? Demandons aux intéressés, je ne crois pas qu’ils soient d’accord !! Nous avons grandi avec l’idée que la compétence était essentielle, mais pas du tout ! Nous ne cessons d’apprendre, tous autant que nous sommes… alors où commence et finit la compétence ? La reconnaît on a l’effet induit chez l’autre ou sur une échelle d’évaluation pondue par un inspecteur surdiplomé expert en la matière ?
    Ma seule compétence est de vouloir le bien, pour les autres et pour moi. Les moyens que j’emploie dans ce but ne sont que des moyens, pas un but en soi, et si finalement ils s’avèrent efficaces (mes amis ont bien mangé, mes enfants ont appris des tas de choses, mes amis vont bien/mieux, ma famille est en bonne santé…) alors je m’estime moi même compétente. Et personne ne peut me l’enlever.
    Être maman de deux jeunes enfants te confère une compétence de façon certaine. La vie que tu as et que tu as eue aussi. Cette compétence n’est peut-être pas suffisante pour cette charmante personne car elle estime en avoir plus que toi (elle en a le droit et ça la regarde, en aucun cas ca ne TE définit, au contraire c’est elle qui SE définit par rapport à toi), mais on ne peut en aucun cas te l’enlever ! Trace ta route sans te préoccuper de ces paroles non constructives, n’en fais pas une affaire personnelle et continue à faire de ton mieux, là est ta plus belle compétence !!

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