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L’unschooling … avant l’école ?!

Présentation

Bonjour, je suis Charlotte Limodin, maman de 2 petits unschooleurs, consultante et formatrice certifiée du réseau Parentalité Créative, distributrice et collaboratrice du PEPS magazine. Si vous voulez en savoir plus, n’´hésitez pas à aller visiter ma page www.los-caminos-de-sharlotte.jimdosite.com

Ceci est le deuxième article que j’écris pour ce blog. Si vous n’avez pas lu le premier, vous pouvez le découvrir ici : L’unschooling ou la permaculture humaine

Est-ce qu’on peut parler d’Unschooling avant 6 ans ?

Il a toujours été difficile pour moi de nous nommer « famille d’unschoolers » tant que mon aînée n’ait pas eu atteint l’âge fatidique des 6 ans, âge où l’instruction, en France, comme en Belgique, comme en Espagne, les 3 pays où l’on a passé le plus de temps ces 8 dernières années, devient obligatoire. Qui dit « non-sco » dit alternative à l’école, et, même si dès 3 ans l’école dite « maternelle » existe, et que la majorité des parents y mettent (souvent avec soulagement pour la plupart des bourses) leurs enfants, il n’y a pas encore d’évaluation ni de contrôle pédagogique, nous sommes (pour combien de temps ?) encore un peu dans cet âge où il n’est pas mal vu de jouer, de bouger, de faire du bruit.

Puis-je donc parler d’unschooling avec mon fils qui aura 4 ans demain ? Je ne sais pas. Je vais en tout cas vous parler de parentage proximal, d’attachement, de confiance, d’apprentissages libres et non guidés ni dirigés, d’autonomie, de vrai respect du rythme interne, et même de socialisation, oui, oui.

Une continuité au maternage…

Par choix engagé et conscient (et avouons-le aussi, par confort et plaisir !), j’ai allaité à la demande, cododoté, porté, et finalement très peu « limité » mon second enfant (on découvre toujours et on naît parents avec le premier, comme beaucoup d’autres, la première a essuyé les plâtres d’un accompagnement qu’on pouvait appeler « bienveillant » vu de l’extérieur, mais somme toute assez contrôlant et jugeant, même si cela me chagrine un peu en l’écrivant, il faut appeler un chat un chat et je préfère ne pas m’engluer dans la culpabilité et me responsabiliser de mes erreurs, tâtonnements, et plutôt m’enorgueillir de mes réparations et évolutions au fur et à mesure que la fratrie grandit et m’enseigne beaucoup).

Petit à petit donc, et très naturellement, en nous voyant faire, sa sœur et nous-mêmes, ses parents, il a appris à bouger, parler, manger, jusque-là rien de bien transcendantal, me direz-vous. Si ce n’est la subtilité que tout venait sans attentes extérieures, sans pousser, sans tirer, sans punir, cela va de soi, mais sans récompenser non plus, ni en faire un sujet extraordinaire. Juste la vie qui avance, naturellement.

Je sais qu’il n’est peut-être pas pertinent de comparer, que chaque enfant est un monde avec sa personnalité et son caractère propre, sa sensibilité aussi, et évidemment tout ce(ux) qui l’entoure. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de constater les différences au niveau de la fluidité entre mes 2 enfants, ou de penser à « comment cela serait si… ».

Nos attentes, nos doutes… leurs particularités

Venez découvrir la vie d'un petit garçon en unschooling, racontée par sa maman. Des doutes, des remises en questions, un accompagnement...et de la confiance avant tout !

Avec le papa, nous essayons de prendre conscience de nos envies de résultat, de nos peurs, de nos impatiences par rapport à certains sujets (la continence, l’agressivité pour communiquer les besoins non comblés), et nous discutons beaucoup, pour permettre à nos enfants d’être vraiment eux-mêmes. Avec les régressions que cela peut impliquer.

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Si mon fils était scolarisé en « maternelle », donc, nous serions sûrement en train de batailler avec la fameuse « propreté », puisque depuis quelque mois, nous avons décidé ensemble de lui reproposer les couches, suite à de très nombreuses « fuites ». Comment cela se passerait-il avec les autres enfants, avec les adultes, si ces fuites avaient eu lieu dans une école ? Je sais que la maîtresse de ma fille avait l’air très douce et bienveillante face à cette question, mais quand je lis toutes les préoccupations de toutes ces mamans sur les réseaux sociaux, je suis heureuse de pouvoir observer ce « retour en arrière » avec moins de pression.

À côté de cela, mon fils est bilingue, il a une aisance pour grimper partout malgré la peur des passants (il a eu également de belles chutes, mais on fait rarement d’omelettes sans casser d’œufs), il a l’émulation de sa sœur pour de nombreuses activités, elle le protège, le guide, lui explique tout ce qu’elle sait avec beaucoup de pédagogie, commence à apprécier de dormir avec elle, bref, une très belle complicité se noue (ponctuée, et c’est bien normal, de beaux conflits sous la forme de cris et pleurs parfois un peu impressionnants voire violents à certains moments critiques, d’autres fois de négociations bluffantes où ils arrivent à se mettre d’accord sans que personne ne soit manipulé ni lésé. Nous apprenons, nous aussi parents, à observer et tâtonner pour savoir quand intervenir ou pas, quoi dire et/ou quoi faire sans leur ôter leur capacité à trouver des solutions gagnant-gagnant par eux-mêmes.)

Il commence également à s’endormir seul, cela paraîtra tard à d’aucuns, je suis personnellement ravie de voir ce cheminement naturel, ce qui n’a pas été le cas avec l’aînée, sur qui j’avais des espoirs et croyances qui m’ont embarquée dans un rapport de lutte et une méconnaissance des réels besoins de ma fille. On rattrape désormais le temps perdu, mais je regrette toujours un petit peu de ne pas avoir eu autour de moi plus de personnes « déscolarisées » des manuels avec tableaux sur ce qu’est censé dormir un bébé-bambin selon son âge. Cela nous aurait évité bien des nuits épuisantes, un sentiment d’incompétence de notre part, une rancœur sur cette enfant qui ne dormait pas « comme les autres », officiellement. (Depuis que j’anime des groupes de parents, je sais bien ce qui se passe dans l’intimité des maisons, et si cela peut vous rassurer, bien peu de bébés, et c’est heureux pour eux, dorment dans ce fameux lit à barreaux dans une chambre à part.)

L’unschooling, un chemin naturel

Tout ça pour dire quoi ? Pour dire que le bébé naît « unschooler », c’est une évidence, et n’a besoin de personne pour savoir ce dont il a besoin, et si on suit ce principe, il ira vers le dessin, la lecture, l’écriture, les autres, etc. quand il en ressentira le besoin, et il apprendra de manière fluide, du moment qu’il a cet entourage riche, ces modèles inspirants autour de lui qu’est sa famille et leurs amis, et il posera, au bon moment, toutes les questions qu’il aura besoin de poser pour préciser et compléter son apprentissage de la vie.

Donc mon fils veut savoir ce qu’il mange. Quand il a su ce qu’était la viande, il n’a plus voulu y toucher. Puis en ce moment il revient à vouloir manger du poulet, il me dit même que (« attention maman je vais dire quelque chose de triste ») il veut apprendre à tuer lui-même l’animal pour le manger. Avec un arc et des flèches (et je vous jure qu’il n’a pas vu Captain America). Avant il m’avait demandé pourquoi je mangeais quand même des œufs et du fromage (je suis végétarienne), et qu’on aille visiter les fermes pour voir si les animaux étaient bien traités. Bref il avance, recule, réfléchit, et nous essayons autant que possible de ne pas faire interférer nos valeurs personnelles actuelles avec les siennes en construction.

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Et il se détachera… tout seul

J’ai des blessures de séparation à guérir, je le sais, j’y travaille. Dans un pays où la mère est souvent jugée comme trop fusionnelle, merci Sigmund, difficile de démêler « ce qui est vraiment» des projections sociétales (« mais lâche tes enfants quand même ! »). Un jour mon fils joue avec le cordon de mon gilet. Il l’enroule autour de son poignet, le déroule, puis me dit « c’est toi qui attaches fort fort ! ». Je lui dis OK, mais qu’il me prévienne que je ne lui fasse pas mal ! Puis il me dit « maintenant, c’est MOI qui détache, mais c’est toi qui me dis comment je fais ». Je lui montre du doigt par où je tirerais, il tire, il défait le nœud. Il me redemandera ce petit jeu au moins 3 ou 4 fois.

Ça n’est pas à la mère de détacher quoi que ce soit ou qui que ce soit, n’en déplaise à notre trop connu Marcel national. La mère est le port d’attache, toujours présente, inconditionnellement. L’enfant s’entraîne à partir, revenir, c’est lui qui fait l’action, il a pour cela besoin d’aide, ou pas, d’encouragement, sûrement, d’explication, de modèle peut-être? Mais cela part de lui. J’aurais pu défaire le nœud à sa place, quel en aurait été l’intérêt ? J’aurais peut-être pu aussi lui proposer d’essayer de trouver tout seul, sans lui montrer, et voir s’il en avait envie… ce moment de complicité, fort symbole pour moi d’une autonomie intrinsèque et naturelle, me revient souvent en tête.

Peu de temps après, il doit nous accompagner à l’atelier d’argile « Arno Stern » de San Sebastien où nous allons sa sœur et moi. L’atelier du « Jeu de peindre » est libre à côté du nôtre, la « praticienne servante » lui propose de jouer, il accepte. Il restera à tracer et formuler instantanément, toute la séance, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, seul avec elle, comme s’il avait peint depuis des mois, de manière complètement spontanée.

Le bémol que je donnerais à notre style de vie et à mes limites personnelles ? Son besoin de mouvement et de défoulement inépuisables, pour moi. Il a beau chahuter beaucoup avec sa famille et les amis de passage, je regrette parfois le manque d’enfants de son âge dans nos parages, et qui ont du coup cette même récupération physique que je n’ai plus depuis longtemps ! Ma mission donc des mois à venir : lui proposer le plus souvent possible des parcs pour qu’il ait la possibilité d’aller courir et sauter avec des personnes qui sont capables de le suivre sans s’essouffler en moins d’une heure !! C’est ça ou me remettre au sport, quoi que, c’est une bonne résolution aussi…

Je te remercie

Merci beaucoup charlotte pour ce deuxième témoignage et la rencontre avec ta deuxième merveille à plumes ! 

Je vous rappelle que Sharlotte est consultante et formatrice certifiée du réseau Parentalité Créative, distributrice et collaboratrice du PEPS magazine. Vous pouvez la retrouver sur. son blog Los caminos de Sharlotte et écouter son témoignage de maman dans l’interview 10.

Si vous avez besoin de poser des questions ou de partager votre ressenti avec elle, vous pouvez le faire dans les commentaires en dessous de cet article.

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