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3 activités à partager avec son enfant dès trois ans

« Ça y est, mon enfant a trois ans, je commence l’instruction en famille ! »

Oui, c’est vrai, au regard des textes, on appelle ça comme ça. Par contre d’un point de vue humain, je préfère cette phrase : 

« Ça y est, mon enfant a trois ans, nous continuons à vivre ! ».

Est-ce que ça vous met la puce à l’oreille ? Si votre enfant n’a jamais été à l’école, sa vie ne va pas changer. Ce que je veux dire, c’est que vous savez déjà faire, ne vous inquiétez pas. Jetez un petit coup d’oeil en arrière :

Depuis sa naissance, en votre compagnie, votre enfant a appris déjà tellement de choses ! Ces petits humains sont vraiment incroyables ! Ils se nourrissent d’un nombre de connaissances tellement vite, avec un tel plaisir… Si on s’amuse à faire la liste de tout ce qu’ils peuvent apprendre, comprendre, découvrir en trois ans, on se rend compte que c’est énorme, inimaginable. Je pense qu’on ne peut pas tout lister d’ailleurs. On apprend tout au long de la vie, certes, mais la petite enfance est un moment impressionnant dans ce domaine, presque magique. Observez et vous serez rassurés.

Parmi ces découvertes, j’ai quand même envie d’en énoncer certaines, juste pour se rendre compte de la formidable capacité d’apprentissage de nos bambins  :

  • La découverte progressive de la mobilité, et ce jusqu’à la marche
  • L’exploration des sons jusqu’à la maîtrise d’une ou plusieurs langues
  • Le ressenti de sensations qui amène à l’expression d’émotions
  • La capacité à observer, reproduire, essayer, analyser, retenter l’expérience exactement comme le ferait un scientifique
  • La capacité à se servir de tous ses sens pour découvrir, apprendre…

C’est vraiment une toute petite liste, mais elle permet de se rendre compte qu’on peut faire confiance à notre enfant, il apprend tout ce qu’il peut, il se nourrit de ce dont il a besoin pour correspondre au mieux à son environnement, à sa société. C’est comme un instinct, tant que nous sommes vivants, nous apprenons !

3 ans, l’instruction devient obligatoire

Malgré toutes ces observations, notre cher état nous impose maintenant un contrôle par an pour nos enfants en instruction en famille, et ce dès leurs trois ans. Je comprends que ça puisse vous mettre la pression. C’est pourquoi je vais tenter de vous montrer, à travers 3 activités que nous faisons assez naturellement avec nos petits, que les compétences attendues en fin de cycle 1 sont facilement travaillées, même sans faire de « travail » systématique. Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous invite à télécharger le kit contrôle pédagogique. Vous verrez dans le dossier « attendus de fin de cycle 1 expliqués » comment toutes les compétences peuvent être abordées naturellement.

Une salle de classe est par définition fermée, le contact avec la vie extérieure est limité. Bien sûr il y a les sorties, cependant, le cadre reste défini. Par conséquent les notions devant être abordées sont abstraites pour pouvoir rentrer dans ce cadre. C’est pourquoi du travail sur fiche ou avec du matériel spécifique est conseillé. Il en est tout autre à la maison. L’enfant a accès à tout son environnement, tout votre environnement. Pour patauger, transvaser, malaxer, trier, déplacer… il suffit d’aller dehors jouer dans la terre, le ruisseau, les feuilles mortes, les bâtons, lancer des cailloux, enfoncer ses petits doigts dans le sable. Pour parler, échanger, communiquer, apprendre du vocabulaire… les voisins, artisans, commerçants, acteurs locaux sont parfaits ! 

Bref, vous voyez où je veux en venir. Nous avons besoin (et envie) d’apprendre pour nous intégrer au mieux dans notre société et pour ça rien ne vaut un maximum de contact avec cette société. Ça permet d’en apprendre les codes, les fonctionnements bien mieux qu’avec des notions abstraites dans un cadre défini où les apprentissages perdent un peu de leur sens.

Activité 1 : Les sorties nature

un enfant aime jouer dans l'eau

La nature est LA source inépuisable d’apprentissage. Nous faisons partie de la nature avant de faire partie de la société. C’est notre berceau, notre source d’énergie. Sans elle, rien n’existe (alors que sans l’homme…). Il est donc important de sortir un maximum. Vous avez remarqué ? Dehors, un jeune enfant ne s’ennuie pour ainsi dire jamais. Il observe, explore, découvre, s’émerveille, joue… Il apprend, tout simplement.

Souvent, lorsqu’ils sont petits, ils s’arrêtent sur les détails, les petites choses ou les petits êtres comme les insectes. 

Pendant la sortie, vous pouvez prendre un petit sac pour ramasser ses trésors. Tout ce qui est vivant, vous pouvez le prendre en photo.

Une fois à la maison, il peut être intéressant de récupérer une boite pour faire  « sa boite à trésors ». Ça constitue un véritable répertoire de mots et une source de matières premières pour des petits travaux de création.

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Les insectes pris en photos peuvent ensuite être dessinés, nommés si vous réussissez à les identifier (je m’aide d’internet pour trouver leur nom). À la maison, nous avons confectionné un petit cahier avec les insectes observés, leur nom, photo, dessins… en tant qu’adulte j’avais perdu cette curiosité du petit monde. Quelle joie de redécouvrir ça ! Et puis les recherches m’ont permis d’apprendre également beaucoup de choses. Vous pouvez y noter leur régime alimentaire ou les réponses aux questions que votre enfant vous aura posées sur l’animal. Si ça le branche, ce cahier pourra le suivre longtemps.

C’est un peu à la manière de Charlotte Mason. J’en parle un petit peu ici et un peu plus dans le guide d’activités disponible dans le kit contrôle pédagogique.

Un autre élément de la nature attire irrésistiblement les enfants. Vous avez deviné ? C’est l’eau. C’est un élément complexe, qui permet énormément d’observations, d’apprentissages. Notre rôle en tant que parents, est tout simplement leur permettre d’avoir accès à l’eau sans qu’on ait peur qu’ils aient froid ou qu’ils se salissent. Pour ça, je prévois des vêtements de rechange, une serviette ou des vêtements de pluie suivant l’occasion. Et je laisse le temps, le temps de patauger, faire des pâtés de vase, chercher les escargots, sauter dans les flaques, lancer des cailloux, faire des barrages ou tout autre chose. Sans qu’on s’en rende compte, ils développent énormément de connaissances en appréhendant ce milieu. Du coup, même quand il pleut, ou surtout quand il pleut, pas la peine de se priver de sortie !

Le contact avec la nature permet de développer le cerveau droit. C’est le cerveau de la créativité, de l’impulsion, des émotions, de la spiritualité et de l’intuition. C’est naturellement que les enfants se mettent à créer au contact des éléments naturels. Il n’y a rien d’autre à faire que de les laisser faire !

Compétences pouvant être travaillées dans la nature grâce aux quelques activités évoquées :

  • Questionner.
  • Participer verbalement à la production d’un écrit.
  • Savoir qu’on n’écrit pas comme on parle.
  • Se déplacer avec aisance dans des environnements variés, naturels ou aménagés.
  • Pratiquer le dessin pour représenter ou illustrer, en étant fidèle au réel ou à un modèle, ou en inventant.
  • Réaliser des compositions plastiques, seul ou en petit groupe, en choisissant et combinant des matériaux, en réinvestissant des techniques et des procédés.
  • Classer ou ranger des objets selon un critère de longueur.
  • Classer ou ranger des objets selon un critère de masse.
  • Classer ou ranger des objets selon un critère de contenance.
  • Ordonner une suite de photographies ou d’images, pour rendre compte d’une situation vécue ou d’un récit fictif entendu, en marquant de manière exacte succession et simultanéité.

Activité 2 : lire des histoires

lire des histoires à ses enfants

Les histoires racontées grâce aux albums ou tout autre support offrent énormément de possibilités d’apprentissage pour l’enfant et procurent beaucoup de plaisir. 

Ça permet de partager un moment calme et fabuleux avec son petit, de détente et de complicité.

Les albums pour enfants existent par milliers, sur tous les thèmes. Quels que soient vos goûts et ceux de vos enfants, vous trouverez toujours quelque chose « à vous mettre sous la dent », et ce, dans toutes les bibliothèques. Ils offrent l’avantage de mêler texte et illustrations. Les illustrations peuvent doubler le texte ou le compléter. Elles peuvent être dessinées, peintes, il peut s’agir de photographies… Il existe même des albums sans texte qui laisse place à l’imagination et au langage.

Vous l’aurez donc compris, les histoires c’est quand l’enfant le veut, plusieurs fois par jour, pour s’endormir ou se lever du bon pied… Faites-lui plaisir, faites-vous plaisir !

Nous sommes dans un monde d’écrit. Il y en a tout autour de nous, tout le temps. Votre lecture permet au jeune enfant d’avoir accès au monde de l’écrit, d’y prendre goût. Ça lui permet également d’enrichir son vocabulaire, d’appréhender des situations chargées d’émotionnel (l’arrivée d’un autre bébé, un décès, la peur du noir…). Il existe même des histoires à compter, des documentaires… je pense que tous les sujets du monde peuvent être vus au travers des albums.

Si vous voulez favoriser les apprentissages, je vous conseille, à chaque histoire, de dire le titre bien sûr, mais également l’auteur, l’illustrateur et la maison d’édition. À la bibliothèque, vous pouvez orienter votre recherche sur un thème en particulier et l’inviter à vous aider. Ça permet de comprendre que la couverture guide sur le contenu qu’on risque de trouver. Vous pouvez également chercher un auteur. Par exemple, cherchez dans P pour Geoffroy de Pennart… Ou encore, cherchez un illustrateur. Toutes ces petites démarches aident à comprendre le rôle de l’écrit, comment il est organisé, codé. Il suffit finalement de verbaliser ce que vous faites, consciemment ou inconsciemment. 

Par la suite, même un enfant qui sait lire, aime qu’on lui raconte des histoires. Des lectures rituelles ou épisodiques sont donc à conseiller à tous les âges !

Compétences pouvant être travaillées grâce à la lecture d’albums ou d’histoires

  • S’exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis.
  • Raconter.
  • Questionner.
  • Comprendre des textes lus par l’adulte.
  • Manifester de la curiosité par rapport à l’écrit.
  • Pouvoir redire les mots d’une phrase écrite après sa lecture par l’adulte, les mots du titre connu d’un livre ou d’un texte.
  • Savoir qu’on n’écrit pas comme on parle.
  • Reconnaître les lettres de l’alphabet.
  • Décrire une image (parler d’un extrait musical) et exprimer son ressenti ou sa compréhension en utilisant un vocabulaire adapté.
  • Utiliser des marqueurs temporels adaptés (puis, pendant, avant, après, …) dans des récits, descriptions ou explications.
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Et s’il s’agit d’albums à compter :

  • Comparer deux quantités
  • Quantifier des collections jusqu’à dix au moins. 
  • Dire la suite des nombres jusqu’à trente.
  • Lire les nombres écrits en chiffres jusqu’à dix.
  • Avoir compris que tout nombre s’obtient en ajoutant un au nombre précédent et que cela correspond à l’ajout d’une unité à la quantité précédente.

Ces compétences peuvent bien sûr être adaptées, complétées en fonction des albums lus.

Activité 3 : le jeu

Le jeu est la façon naturelle pour l’enfant d’apprendre. D’ailleurs, c’est comme ça qu’apprennent pas mal d’animaux aussi. Votre petit peut apprendre en jouant seul, avec les autres ou avec vous.

Instinctivement, l’enfant sait ce qu’il a besoin d’apprendre et orientera ses jeux dans ce but-là. Du coup, quand vous jouez avec lui, laissez-le choisir le jeu, laissez-vous guider. Ce sera finalement la meilleure façon de ne pas se tromper dans ses besoins. 

le jeux de rôles avec ses enfants

Par les jeux de rôle, style poupées, playmobils ou autre, votre enfant revit des situations pour s’aider à les comprendre, à les appréhender ou à les digérer si elles étaient chargées en émotions. C’est pourquoi que nos petits nous disent souvent ce qu’il faut qu’on dise, quel personnage on doit prendre… 

« Alors toi tu prends ce bonhomme et on disait que t ‘avais peur, alors tu t’en va en criant. »

Je sais que j’ai horreur de faire ce genre de jeux. Cependant, depuis que j’ai compris ce qu’il y avait derrière, tout ce que ça leur permettait de mettre en place, je participe bien plus volontiers. Je suis admirative de voir ce que ce petit bout est capable d’imaginer pour comprendre ce qu’il vit et faire siennes les situations vécues.

Ensuite, il y a évidemment les jeux de société en tout genre. C’est comme les albums, ça permet de travailler énormément de compétences. Après, je trouve que ça perd de son charme et de son attrait si on fait un jeu pour telle compétence. Je préfère faire des jeux parce qu’on s’éclate, on prend plaisir à le faire. Ça ne m’empêche pas, dans un deuxième temps, de lister les compétences travaillées pour remplir bien sagement mon livret de suivi pour le contrôle pédagogique.

Finalement, jouer est la base de tout. C’est également le ciment dans les relations. Ça peut permettre aussi les réconciliations en cas de conflit ou de tensions. Le jeu, c’est magique ! Pour les enfants, mais aussi pour les ados, adultes… Quand on joue, il n’y a plus d’âge, les blocages s’évanouissent le temps du jeu.

Je n’ai pas parlé des jeux de construction, des jeux collectifs (cache-cache, balle au prisonnier…), des chasses au trésor… En ce qui concerne les jeux, il n’y a pas de limites pour l’imagination. Faites-vous plaisir, laissez place à votre petit enfant intérieur et jouez avec vos enfants ! 

Compétences pouvant être travaillées par le jeu :

C’est compliqué de tout lister, je n’en mets que quelques-une et je vous invite à compléter, disons une fois par mois, votre livret de compétence (que vous pouvez télécharger au format modifiable avec le kit) et de noter le nom du jeu en face de la compétence qu’il a permis de travailler.

  • Classer ou ranger des objets selon un critère de longueur
  • Situer des objets par rapport à soi, entre eux, par rapport à des objets repères.
  • Dans un environnement bien connu, réaliser un trajet, un parcours à partir de sa représentation (dessin ou codage).
  • Reproduire un assemblage à partir d’un modèle 
  • Savoir nommer quelques formes planes (carré, triangle, cercle ou disque, rectangle)
  • Lire les nombres écrits en chiffres jusqu’à dix.
  • Utiliser le nombre pour exprimer la position d’un objet ou d’une personne dans un jeu, dans une situation organisée, sur un rang ou pour comparer des positions.
  • Dire combien il faut ajouter ou enlever pour obtenir des quantités ne dépassant pas dix.
  • Quantifier des collections jusqu’à dix au moins. 
  • Constituer une collection d’une taille donnée
  • Réaliser une collection dont le cardinal est donné
  • Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines et de chansons et les interpréter de manière expressive 
  • Courir de différentes façons, dans des espaces et avec des matériels variés, dans un but précis.
  • Ajuster et enchaîner ses actions et ses déplacements en fonction d’obstacles à franchir ou de la trajectoire d’objets sur lesquels agir.
  • Sauter de différentes façons, dans des espaces et avec des matériels variés, dans un but précis.
  • Manifester de la curiosité par rapport à l’écrit
  • Comprendre des textes lus par l’adulte
  • Dire de mémoire et de manière expressive plusieurs comptines et poésies
  • Manipuler des syllabes

En fait, il existe tellement de jeux que toutes les compétences du cycle 1 peuvent être travaillées en jouant.

C’est à vous

Pour que cet article soit encore plus complet, n’oubliez pas de partager les activités que vous faites avec vos bambins dès trois ans, surtout si ce sont des activités naturelles, spontanées ou même autonomes. J’ai hâte de découvrir tout ça !

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