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Comment l’instruction en famille profite à tout le monde

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Pourquoi instruire ses enfants en famille ?

Pour qu’ils puissent être eux mêmes, qu’ils trouvent leurs passions, leur ÊTRE en son entier, pour que personne ne leur dise à quoi ils doivent s’intéresser ou plutôt ce qu’ils doivent apprendre.

Nous n’avons pas eu la chance de grandir au contact de la vie, nous avons été à l’école, en tout cas en ce qui concerne mon homme et moi.

À 18 ans (ou même avant) on nous a demandé : « que voulez-vous faire dans la vie ? Qu’allez-vous entreprendre comme études ? »

C’est comme ça que je me suis retrouvée en licence de maths et puis à l’IUFM sans trop savoir pourquoi, parce qu’on m’a dit que c’est ce qu’il fallait faire, la sécurité d’emploi… (et oui papa, la sécurité d’emploi !)

C’est exactement ça que l’on veut éviter à nos enfants. Quelque part on vise l’excellence en les laissant libres de choisir leurs sujets d’apprentissage. En effet, tout le monde sait que si la passion n’est pas là, on ne se donne pas à 100%, on n’est pas vraiment à ce qu’on fait… Combien de fois je n’ai pas eu envie d’aller travailler le matin ? J’ai lu quelque part « Je ne fais pas l’école à la maison parce que c’est facile, je fais l’école à la maison parce que c’est la meilleure option pour mes enfants ». C’est exactement ce que je pense, je veux le meilleur pour eux, pour qu’ils donnent le meilleur d’eux mêmes dans chaque projet qu’ils entreprendront.

Et comment ça peut profiter à toute la famille ?

Presque 10 ans plus tard (que le temps passe vite !), quand nous avons décidé de faire l’instruction en famille avec nos enfants, je me suis demandée : et moi, qui suis-je ? Qu’est-ce qui m’intéresse vraiment ?

Je ne suis pas sûre d’avoir trouvé une réponse mais je me pose la question chaque jour, je me « réajuste » avec le plus d’authenticité possible. Suis-je heureuse de faire ça aujourd’hui ?

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C’est un véritable cadeau pour moi, un petit bonheur, d’enfin réaliser que je peux être moi, il n’y a qu’à se trouver. Finalement il n’y a pas que mes enfants qui ont le droit à la déscolarisation, il y a moi aussi, je peux enfin m’écouter !

C’est là que vient le temps des questions :

« Que voulons nous faire ? Qui sommes nous ? » 

« Qu’allons nous faire pour gagner de quoi vivre tout en gardant nos enfants avec nous ? »

« Qu’avons nous envie de leur montrer ? »

Et puis maintenant le temps des doutes, de la remise en question.

Au début, je pense qu’il est important de commencer « son chemin » par des choses toutes simples, juste pour se faire plaisir, comme pour réhabituer le corps au bonheur, pour que les chemins intérieurs du bien être se réactivent. Personnellement, c’était manger de la pâte à tartiner. Je n’ai pas été habituée à écouter mes émotions. Au moins, ça, je savais que ça me faisait plaisir, même si ce n’était « pas raisonnable ». J’avais besoin d’être patiente et bienveillante avec moi-même.

Et puis petit à petit on peut expérimenter des choses  « plus sérieuses » que le chocolat. Cette fois j’ai repris ma guitare, j’ai peint des galets, je suis retournée marcher en montagne, j’ai remonté mon cheval plus régulièrement… j’ai réveillé les passions et les envies qu’il y avait en moi.

Ensuite tout à découlé. Parmi ces passions j’ai trouvé quelque chose que j’avais envie de faire.

Cet été nous prenons un alpage en famille, et je m’installe en tant que consultante en déscolarisation, accompagnante dans la vie sans école. J’ai l’impression de me respecter tout en respectant notre choix familial de garder nos enfants avec nous.

Rico (mon compagnon), en plus de la garde des brebis, développe sa passion pour la photo et continue de faire les travaux de rénovation de notre maison.

Nous avons réellement de la chance que ça se passe comme ça pour nous, mais est-ce vraiment une chance ? Je veux dire que la vie est bienveillante et si l’on sait ce que l’on veut, ne peut-on pas tout réaliser ? On peut tout du moins essayer… Nous avons qu’une vie et ce serait dommage de passer à côté… Oscar Wilde disait : « La sagesse c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit ». 

Et quelle joie de montrer à nos enfants comment prendre soin de soi, comment s’épanouir, quelle belle façon de montrer la vie !

Il est clair que pour nous, adultes formatés et disciplinés, ce n’est vraiment pas facile ! C’est un travail de longue haleine, très déstabilisant, on entrevoit même parfois le fond, le côté obscur de nos entrailles.

L’instruction en famille, c’est de la bienveillance

Personnellement, ce qui m’a beaucoup aidé à me comprendre, à voir et à accepter mes émotions sans jugement, à comprendre les mécanismes de défense que j’avais mis en place, c’est un cycle sur la parentalité créative et positive, le cycle « vivre et grandir », créé par Catherine Dumonteil-Kremer. J’ai fait ce cycle pour améliorer ma communication avec mes enfants, pour mettre plus de bienveillance dans notre vie et j’y ai trouvé de vraies réponses personnelles, une porte vers mon intérieur. Cela m’a beaucoup ébranlée mais ça en valait la peine. Mes relations s’en trouvent améliorées, j’y ai trouvé pleins d’outils géniaux à utiliser avec Tilouann et Loon (nos enfants de 7 ans et 3 ans) et même avec Rico ! Vraiment je vous conseille d’aller fouiller, il y a pleins de formateurs maintenant en France.

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Bref tout ça pour dire que la vie sans école a profité à toute la famille, que c’est un réel nouveau souffle et que le voyage ne fait que commencer !

Et la socialisation alors ?

On peut se demander : « et d’un point de vue social, comment ça se passe ? Est-ce qu’ils vont pouvoir voir des copains ? »

Bien sûr qu’ils vont voir des copains ! Et quand ils se retrouvent entre eux, il n’y a personne pour leur dire ce qu’ils doivent faire. Ils construisent de vraies relations, sans notion de compétition (compétition rime avec évaluation…).

Les enfants instruits en famille côtoient des personnes de tous âges. Ils échangent aussi facilement avec des plus petits qu’avec des adultes, ils ne sont pas « rangés » par tranche d’âge.

Je prends l’exemple de mon fils : il adore s’asseoir avec les personnes âgées (pour ne pas dire que dès qu’il en voit, ils se jète sur elles !). Il discute souvent longtemps avec elles. Elles ont généralement du temps et aiment échanger. Tilouann aime l’intérêt qu’elles lui portent.

En France, il existe des réseaux un peu partout où les familles s’entraident, se réunissent, échangent, font des sorties collectives… ou tout simplement laisse les enfants jouer entre eux. Et si ce réseau n’existe pas, il suffit de le créer ! Il y a des familles en IEF je pense dans tous les coins et recoins…

Lors de ces rencontres cela nous permet, en temps qu’adultes, de s’ouvrir aux autres, de reprendre le temps de créer de véritables relations, chose que l’on ne fait plus, lorsqu’on est pris dans nos vies, rythmes de travail.

Vivre ensemble est une richesse de chaque instant. On s’apporte tous des choses importantes, on se reconnecte à la vie, à la réalité. Que c’est agréable de vivre entouré de ceux qu’on aime, pour ceux qu’on aime et également pour soi (s’aimer soi pour mieux aimer l’autre).

Cela a du sens…

Ne pensez vous pas que partager sa vie avec les gens que l’on aime, ça a du sens ? Partagez votre réponse en commentaire.

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8 commentaires

  • Marieff

    Bonjour Marion.
    Les moments en famille sont les plus importants. Parfois ce n’est qu’avec le temps qu’on en prend conscience et bien souvent lorsqu’on est passé à côté. C’est tellement dommage !…
    Alors lorsque tu nous dis que cela a du sens, j’ai envie de crier Ouiiii !

    Une question m’interpelle… peut-on vivre cette expérience en étant en ville et si oui, comment subvenir à ses besoins financiers sans que l’un des deux ne se retrouve obligé de gagner deux fois plus ?

    J’aime ton blog ! Bonne continuation à toi 🙂

    Marieff

    • Marion Billon

      Merci Marieff, tu es mon premier commentaire !
      Pour ta question, oui bien sur qu’on peut vivre cette expérience en ville ! La ville est un lieu riche de vie ou les possibilités de sorties sont immenses. Un autre avantage à la ville : les réseaux IEF sont plus faciles à mettre en place s’ils n’existent pas déjà.
      Pour ce qui est de subvenir à ses besoins je pense que ça ne change pas vraiment d’être en ville. Les transports en communs sont accessibles et moins chers que la voiture et souvent on peut se rendre sur son lieu de travail en vélo.. il faut un peu changer ses habitudes pour dépenser moins.
      Mais quand tu réfléchis si tes enfants ne vont plus à l’école : plus de trajets plusieurs fois par jours à l’école, plus de fournitures scolaires, plus de garderie, plus de lessives tous les jours… et plus de temps pour faire à manger (donc ça coute moins cher) pour faire un jardin (collectif en ville ou jardinières sur balcon)…et quand tu pars en vacances c’est moins cher car hors périodes scolaires.
      C’est réfléchi un peu à la va vite mais je pense qu’il y a pleins d’autres moyens de faire des économies et que vraiment, pour le vivre au quotidien, l’ief que la scolarisation. Et en plus ça coute moins cher à l’état… mais ça c’est un autre débat !
      Je t’invite à suivre les interviews, quand elles auront commencées, le but étant de donner des ex de familles ief issues de tous les milieux !

      A bientôt

    • Virginie

      Bonjour.
      Tout d’abord merci pour cet article qui est très intéressant !
      Mais finalement des interrogations subsistent pour moi:
      – dans la mesure où tout tourne autour des enfants, à quel moment le parent qui instruit, à ses moments à lui ? Surtout si le conjoint travaille à l’extérieur…
      – n’est ce pas un risque de s’oublier finalement ? Et que L’IEF devienne un « sacerdoce »? Un enfermement ?
      J’ai mis 2ans à me décider à faire L’IEF pour mes 3 enfants, finalement aujourd’hui je me sens prête mais 1 seule de mes 3 enfants est OK, quand je n’étais pas prête mes enfants le réclamait ! 😂
      Je vais dc commencer avec ma fille qui rentre en CE2, mais j’avoue avoir peur de m’oublier au passage…
      Alors Merci pour vos conseils avisés, et plein d’expérience, j’en ai besoin ! 😉

  • Sarah Gascoin

    Salut Marion,
    je suis moi-même maman de 2 enfants de 5 et 3 ans qui ne vont pas à l’école et n’y ont jamais été, donc ton blog m’intéresse ! 😉
    Je ne fais rien de spécial pour leurs apprentissages pour l’instant et j’admire comment ils « évoluent » aussi bien que leurs cousins qui eux vont à l’école. Je n’avais pas forcément super confiance dans le unschooling au départ mais finalement je commence à être bien convaincue !
    Je serais très intéressée si tu détailles un peu plus (dans un article spécial peut-être ?) la ou les méthodes qui t’ont aidés à développer plus de bienveillance dans ta famille. Et partager des outils à mettre en place aussi. J’ai fait une formation en discipline positive mais je suis toujours preneuse d’autres méthodes 🙂 .
    Je te suivrais avec plaisir en tout cas !
    Bonne continuation.
    Sarah

    • Marion Billon

      Bonjour Sarah,
      Je vais faire un article sur l’unschooling et donc il y aura forcément un chapitre sur la bienveillance. Cependant je ne vais pas faire d’article spécial parentalité positive car je ne suis pas spécialiste en la matière. Il y a le blog « les supers parents » de Camille et Olivier qui traite de ce domaine et également le blog « élever son enfant autrement » de Catherine Dumonteil Kremer qui est génial. Après je veux bien te parler de ma toute petite expérience familiale, mais Je pense que ce sera bien moins complet que ce que tu pourras trouver sur ces blogs.
      Merci pour ton soutient.

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