dessin collectif famille
IEF

Tour d’horizon des différentes pédagogies

Dans cet article je vais essayer de développer pour vous un récapitulatif des différentes pédagogies. Je vais mettre surtout l’accent sur les pédagogies les plus simples à utiliser en instruction en famille.

Le but est de vous aider à choisir la pédagogie (ou les pédagogies) qui correspond le mieux à votre vision de l’apprentissage.

Vos pratiques vont évoluer

Une petite parenthèse avant de commencer : rien n’est figé, votre façon d’appréhender les apprentissages va certainement évoluer. Vous allez observer vos enfants, les voir grandir, voir ce qui les attire et du coup voir leurs façons de faire.

Bonne nouvelle : vous pouvez changer de pédagogie quand vous le voulez ! Et même avoir une pédagogie par enfant ! Et même mélanger les pédagogies !

Vous allez me dire : « mais ça coute cher ! Si à chaque fois nous devons investir dans du matériel et dans une formation et qu’au final on doit changer, on ne va pas s’en sortir ! »

Deuxième bonne nouvelle : ce blog est là pour justement vous aider à faire à votre sauce, pour que ça ne vous coûte presque rien, à part peut-être du temps de fabrication et de la passion. Et en plus, le temps de fabrication est aussi un temps d’apprentissage pour votre enfant. Initiez-le, faites lui mettre la main à la pâte !

Et on ne va pas se mentir ! Pour faire l’école à la maison à vos enfants vous n’avez pas besoin de faire une formation professionnelle qui coûte un bras ! Vous êtes capable de tellement de choses avec le cœur… Mon objectif est vraiment de vous accompagner dans ce chemin.

Je vais vous donner un exemple : lorsque j’ai fait ma formation Montessori, il y avait des professeurs des écoles (comme moi à l’époque) et des mamans. Tout le monde payait le même prix. C’était une formation pour les 3-6 ans. Du coup si vous calculez bien, il faut faire garder son enfant le temps de la formation, et au final elle ne vous servira que jusqu’aux six ans de votre enfant (x2 ou 3 suivant le nombre d’enfants) et ensuite il faut refaire une autre formation pour les 6-12 ans ! En plus je pense que c’est trop poussé pour faire ça à la maison…

J’ai essayé de ressortir mon matériel Montessori avec mon fils ainé. Ça ne lui a pas convenu.  J’ai tenté de lui proposer différentes choses (contrat de travail, fiches de travail, créations artistiques, élaboration d’un cahier de vie…), toujours pas intéressant ! Je vous avoue, on s’est un peu inquiété ! Et puis j’ai pris le temps de l’observer : il aime faire par lui même, tout en me sentant présente à ses côtés. Quand il me pose une question, il aime que je réponde juste à sa question. Si je continue mode « exposé », il s’en va. Il prend des informations à droite, à gauche, un jour par ci, un jour par la. Il construit son savoir petit à petit, avec une façon de faire qui lui est propre et que je ne peux pas comprendre.

C’est pourquoi nous avons choisi de lui faire confiance. J’avoue qu’il y a des jours où je doute, surtout avec la formation que j’ai eue… mais de toute façon, je n’ai pas vraiment le choix, c’est comme ça qu’il fonctionne, c’est comme ça qu’il est heureux. Cette pédagogie, ou plutôt cette absence de pédagogie s’appelle l’unschooling ou « les apprentissages informels ».

Cependant, pour ma fille je pense que ce sera très différent. Elle est très manuelle, elle aime beaucoup la manipulation et est capable de rester très longtemps sur une activité… Nous nous adaptons au fur et à mesure et prenons les pédagogies existantes comme outils, pas comme fil rouge.

J’espère que cet article vous permettra d’y voir plus clair. Je l’ai fait avec beaucoup d’application et de sincérité dans ce but. Il est un peu long, c’est vrai, mais prenez le temps de le lire en entier, ça peut vous donner de réelles pistes pour  faire vos choix et bien démarrer dans l’instruction en famille.

Qu’est-ce que la pédagogie

« C’est l’art de l’éducation. Le terme rassemble les méthodes et pratiques d’enseignement requises pour transmettre des compétences, c’est-à-dire un savoir (connaissances) et un savoir-faire (capacités) ou un savoir-être (attitudes). »

La petite histoire : dans l’antiquité le pédagogue était un esclave qui accompagnait l’enfant à l’école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. (J’adore ! À bon entendeur…)

Je vais m’arrêter là pour le côté théorique. Si ça vous intéresse, je vous invite à lire l’article de Wikipédia, très bien fait.

Je vais donc vous présenter les méthodes pédagogiques suivantes :

  • La pédagogie traditionnelle
  • La pédagogie Montessori
  • La pédagogie Freinet
  • La pédagogie Charlotte Mason
  • Les apprentissages informels ou l’unschooling

La pédagogie traditionnelle :

maitre tableau

Elle est basée sur le modèle transmissif. Cette pédagogie privilégie la relation entre l’enseignant et le savoir. L’enfant n’entre pas trop dans l’équation ou en tout cas son unique rôle est de recevoir. C’est le fameux « triangle pédagogique » entre l’enseignant, le savoir et l’élève. L’enseignant expose un savoir sous forme de cours magistral, généralement suivi d’exercices et/ou de leçons à apprendre. L’élève doit intégrer et appliquer le savoir exposé par l’enseignant.

L’élève est ici vu comme un récipient vide que l’enseignant doit remplir à coup de savoir.

En fait, avec cette pédagogie, on part du principe que l’enfant peut apprendre à partir du moment où on lui enseigne. L’enseignement produit invariablement de l’apprentissage.

C’est cette pédagogie qui est généralement utilisée à l’école publique ou privée ou encore dans les cours du CNED. Elle se porte très bien et reste dominante.

La pédagogie dite « traditionnelle » est celle :

du savoir : l’enseignant transmet, enseigne un savoir. L’école instruit. Chaque élève peut comprendre et réussir. Le savoir est transmis de façon précise et rigoureuse, selon un programme.

du modèle : l’enseignant est le modèle, l’élève doit entrer dans la norme, il doit copier le modèle pour apprendre.

de l’autorité : Le maître est l’autorité. Il sait ce qu’il faut apprendre. C’est l’enseignant qui décide, sanctionne si son autorité n’est pas respectée. Il récompense si le travail fourni est conforme à ses attentes. Le maître veille au bon déroulement des apprentissages…

de l’effort : apprendre quelque chose d’imposé demande de l’effort… tout est dit !

de l’individualisme : l’élève ne travaille que pour lui-même. Toute dimension d’échange est bannie. Dans la pratique actuelle des salles de classe, cette dimension est de moins en moins appliquée. Il y a souvent du travail de groupe, des échanges, de la communication. En IEF l’individualisme est plus soutenu, car souvent il y a un seul enfant du même âge.

de la sanction : c’est là qu’apparaît la notion d’évaluation. L’enseignant évalue, juge, corrige. L’erreur n’est pas un processus d’apprentissage, mais une faute. S’il y a une erreur, c’est que l’élève n’a pas bien appris.

La pédagogie traditionnelle est pour l’importance de la construction du « commun », la nécessité d’une hiérarchisation des apprentissages (il faut apprendre les choses dans tel ordre) et le respect des règles et des lois.

Les points positifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Il existe de nombreux ouvrages avec des guides du maître détaillés. Les parents n’ont donc qu’à suivre pas à pas ce qu’il y a dans le guide du maître. Elle est donc sécurisante d’une certaine manière.
  • Elle est très facile à suivre, car progressive et hiérarchisée.
  • L’enfant peut réintégrer l’école à tout moment sans être perturbé.
  • L’inspection se passe comme une lettre à la poste, personne ne vous embêtera.
  • Le programme se fait beaucoup plus vite à la maison qu’à l’école, car toute votre attention est sur votre enfant ou sur vos enfants.
  • Il n’est pas dur d’enseigner à une fratrie, car chaque âge a sa progression.

Les points négatifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Elle ne respecte absolument pas la curiosité naturelle des enfants.
  • Si votre enfant se sentait mal à l’école, il aura de grandes chances de se braquer si vous voulez lui proposer le même type de pédagogie qu’à l’école. Et oui, il est plus facile d’opposer de la résistance avec ses parents qu’avec ses enseignants !
  • Cela coûte cher de se procurer les manuels dans chaque matière et dans chaque niveau ou alors ça prend un temps infini de construire tous ses cours (j’en sais quelque chose !)
  • Le CNED coûte encore plus cher !
  • Cette pédagogie n’aide pas les enfants à reprendre confiance en eux, surtout s’ils étaient en échec scolaire.
  • Elle sous-entend qu’on apprend que pendant un temps imparti.
  • Elle part du postulat que l’enseignement produit de l’apprentissage et non que l’enfant apprend si le sujet l’intéresse et donc s’il est motivé.
  • La pédagogie institutionnelle prend beaucoup de temps au parent enseignant, cela devient son travail à part entière.

La pédagogie Montessori

D’abord un peu d’histoire :

Maria Montessori a été une des premières femmes diplômées de médecine en Italie (en 1896). Elle expérimente un dispositif éducatif qu’elle a tout d’abord mis au point pour des enfants déficients mentaux vers 1899. Sa première maison d’enfants fut créée dans les quartiers pauvres…

Son objectif a été, pendant plus de cinquante ans, de libérer l’enfant afin de construire un monde de paix. Elle voulait « contribuer à la formation d’une humanité meilleure, capable de créer une civilisation basée sur la paix et le progrès ». (La formation de l’homme, M. Montessori)

« L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. » Maria Montessori

Et maintenant sa pédagogie :

Plus qu’une pédagogie, c’est une méthode. Elle se fonde sur le postulat que l’individu agit par lui-même pour apprendre parce qu’il est motivé par une curiosité naturelle et l’amour de la connaissance.

La pédagogie Montessori repose sur l’éducation sensorielle et kinesthésique de l’enfant. En effet, selon elle, le développement intellectuel est lié à celui de nos sens.

Elle permet les apprentissages dits « actifs ».

Par son observation, ses études personnelles sur la psychologie de l’enfant, elle décrit des périodes sensibles chez l’enfant, très marquées à certaines activités : il y a le sevrage, l’ordre, le langage, les perceptions sensorielles, les petits détails, la coordination des mouvements, les relations sociales.

Des recherches en sciences cognitives (S. Déhalent, revue Science, 2006) confortent ses intuitions.

Et toutes ces périodes se développeraient à des moments et à des rythmes différents selon les enfants. Il se nourrit alors d’un aspect précis de son environnement et apprend sans effort et avec joie.

C’est ainsi qu’elle met au point un matériel pédagogique spécifique que l’enfant peut manipuler d’une certaine façon, après l’avoir choisi, poussé par sa propre soif d’apprendre.

Cela développe la confiance qu’a l’enfant en lui et son autonomie. Une phrase clé : « aide-moi à faire seul ».

Ce matériel est mis dans un environnement adapté, préparé. L’enfant est accompagné par un éducateur. En effet il est là pour présenter le matériel choisi, s’il est nouveau pour l’enfant, et pour observer. Il intervient avec justesse et discrétion. Il est le lien entre l’environnement et l’enfant.

Chaque matériel ou atelier est organisé de façon individuelle et unique. Il permet de travailler une compétence unique.

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Ainsi, ça permet à l’enfant d’être maître de son propre développement à travers des expériences choisies.

En effet, il est libre de choisir son activité et de la garder aussi longtemps qu’il le souhaite.

De plus, le matériel adapté à la taille de l’enfant qu’il y a dans les classes maternelles et primaires d’aujourd’hui vient de M. Montessori.

Les points positifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • L’enfant est libre de choisir ce qu’il veut faire.
  • Il peut aller à son rythme.
  • Cette pédagogie facilite la confiance en soi et l’autonomie.
  • À la maison le matériel est disponible tout le temps.
  • Les apprentissages pour plusieurs niveaux (fratrie) sont très faciles puisqu’il s’agit uniquement d’ateliers individuels.

Les points négatifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Ce que l’enfant trouverait naturellement dans son espace de vie est abstrait dans un environnement choisi, organisé (salle de classe ou pièce). Je prends l’exemple des transvasements pour travailler la concentration, la dextérité en répondant à son besoin d’ordre. Est-ce que l’enfant ne travaille pas la même chose en remplissant son verre quand il a soif ou en essayant de transvaser son verre dans un autre qui n’a pas la même forme ? Il est vrai que c’est peut-être parfois dur pour nous, parents, de laisser l’enfant faire ses expériences en tous lieux et du coup de remettre en cause « notre » propre besoin d’ordre ! (À méditer)
  • Le matériel Montessori est très cher.
  • La formation est également hors de prix.
  • Il faut avoir de la place chez soi, le but étant que le matériel soit à disposition de l’enfant.

La pédagogie Freinet :

palette peinture dessin libre

C’est une pédagogie active développée par Célestin Freinet (1896-1966) et Elise Freinet. C. Freinet est également le fondateur du mouvement de l’Ecole Moderne.

Cette pédagogie est basée sur l’expression libre des enfants : textes libres, dessins libres, correspondance, imprimerie et journal scolaire…

Célestin Freinet poursuit en quelque sorte l’œuvre de Maria Montessori. En effet il voit l’éducation comme un moyen de progrès et d’émancipation politique et civique.

Il y a, dans les écoles publiques, des classes menées avec la pédagogie Freinet.

En effet, elle est plus facile à mettre en place dans les classes à partir du CP que la pédagogie Montessori et beaucoup plus appréciée par l’institution scolaire. Il existe même des écoles Freinet conventionnées à 100% par l’éducation nationale.

Revenons à la pédagogie :

Chaque enfant peut s’exprimer, se responsabiliser, coopérer, expérimenter et s’ouvrir sur le monde.

De plus, chacun peut apprendre à son rythme, construire ses connaissances avec ses pairs et les adultes, développer son sens critique et son autonomie.

C’est donc une pédagogie centrée sur l’enfant.

Un peu plus de détails :

Le tâtonnement expérimental

C’est dans la nature de l’enfant d’apprendre en expérimentant, en faisant des essais-erreurs : c’est ce « tâtonnement  expérimental » que Freinet a voulu comme base à la méthode.

La condition essentielle est de ne pas leur imposer de modèle, de les inciter à s’exprimer souvent, en échangeant avec les autres.

Ce n’est pas le résultat du travail qui est valorisé, mais la démarche, notamment lors des échanges entre pairs.

La méthode naturelle :

Un des fondements de cette pédagogie est qu’un certain nombre de connaissances scolaires peuvent être acquises grâce au même processus qui lui a permis d’apprendre à marcher ou à parler. Cette soif d’apprendre, que C. Freinet appelle le « torrent de vie », le pousse à toujours apprendre plus. C’est facile et ça le rend heureux.

L’enfant auteur :

Le milieu où l’enfant apprend doit lui permettre de se sentir auteur de ses travaux, de ses recherches, de ses expériences. C’est aux accompagnants de créer les conditions, les outils et les procédures nécessaires.

Par exemple, pour permettre aux enfants de faire de la correspondance avec d’autres classes, c’est à l’enseignant de mettre en relation les classes, par des rencontres ou autre. Il doit également proposer les supports et permettre à ses élèves de voir d’autres productions de correspondances plus standardisées pour qu’ils puissent comprendre « les règles » de la correspondance.

La créativité est encouragée dans toutes les productions. Pour ceci l’élève dispose de cahiers qui lui sont personnels, que personne ne parcourt sans sa demande (cahier de textes libres, de dessins, de projets, d’expériences…)

Le travail individualisé :

Quand l’enfant fait ses tâtonnements, il le fait de façon individuelle. L’organisation coopérative s’articule avec le travail individuel.

Par exemple, pour l’élaboration d’un journal, le plan du journal est vu en groupe, puis chacun va faire la tâche individuelle dont il a la charge pour ensuite réintroduire sa production dans le travail collectif.

De plus, la coopération est possible, car dans les classes Freinet il n’y a pas de notes. Les élèves sont donc moins en compétition.

Les enfants ont en général un plan de travail sur la semaine (fiches auto-correctives, exposé, textes libres, atelier…) qu’ils font dans l’ordre qu’ils désirent et à leur rythme. Ça associe liberté et contrainte (ils doivent avoir tout réalisé dans le temps imparti).

L’expression et la communication :

Dans une classe Freinet l’expression et la communication sont constamment utilisées :

– Pendant les entretiens du matin où l’enfant expose ses découvertes et recherches faites hors de l’école

– Pendant l’ écriture des textes libres

– Lors des activités d’expression artistiques et culturelles

– Lors des recherches documentaires

– Dans l’organisation coopérative de la classe

– Lors de la rédaction et la présentation des exposés, du journal scolaire, de la correspondance scolaire…

Cela permet la valorisation des élèves et favorise la créativité de chacun. De plus, l’expression a également pour atout de libérer ses émotions. C’est très important pour un enfant de se sentir écouté.

Les points positifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

• Certains aspects de cette pédagogie sont faciles à mettre en place et peu coûteux : la correspondance, le texte libre, le dessin libre, le contrat de travail…

• Elle assure à l’enfant. la possibilité d’évoluer de façon naturelle, de faire ses expériences sans être influencé par un modèle.

• Cette pédagogie respecte les rythmes de l’enfant.

• Elle donne aux enfants le goût de travailler, de faire des efforts, de progresser, car ils comprennent pourquoi ils le font et ils sont convaincus d’en êtes capables.

• C’est une méthode qui s’ouvre sur le monde et permet donc de coupler apprentissages et socialisation (correspondances, journal…).

• Elle permet d’utiliser son milieu de vie comme milieu éducatif très stimulant pour l’enfant. C’est encore plus naturel que dans une salle de classe !

• On peut la coupler avec d’autres pédagogies sans aucun problème.

Les points négatifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

• L’organisation coopérative, l’échange, la confrontation sont des aspects impossibles à reproduire à la maison, avec peu d’enfants. C’est donc une facette qui ne pourra pas être appliquée à la maison.

• Certains points comme « la Méthode Naturelle de Lecture » sont très difficiles à mettre en place pour la plupart des parents. C’est en effet un peu complexe et ça demande pas mal d’expérience.

La pédagogie Charlotte Mason :

un enfant observe la nature à la loupe

Je découvre avec vous cette pédagogie ! Bien qu’elle a été mise au point il y a bien longtemps (avant les années 1900), je ne la connaissais pas vraiment. En fait, elle était enseignante et était persuadée que les parents pouvaient jouer un rôle très important dans l’éducation de leurs enfants, en suivant quelques principes de base. Elle énonce donc ces principes dans « home éducation ».

Philosophie de l’éducation :

Je découvre avec bonheur une femme bien en avance sur son temps. Sa philosophie de l’éducation est proche de ce qu’ai j’ai pu découvrir dans la parentalité bienveillante, du moins sur certains points.

Elle dit notamment que les enfants sont des personnes dès la naissance, qu’il ne faut pas les infantiliser.

Nous n’avons pas le droit, pour élever nos enfants, de jouer avec ses peurs, l’amour qu’il nous porte ou n’importe lequel de ses désirs naturels.

Pour elle, «  l’éducation est une atmosphère, une discipline et une vie ». C’est-à-dire qu’il faut tenir compte de la valeur éducative de l’atmosphère de la maison et laisser l’enfant vivre librement dans ces conditions. Apprendre au contact de la vie, quoi.

L’habitude est, selon elle, quelque chose de très important . C’est avec l’habitude qu’on intègre les règles. Il faut donc, en tant que parents, répéter invariablement, jusqu’à ce que ça devienne une habitude, un automatisme.

Pour reprendre le parallèle avec le vase vide que l’on remplit dans la pédagogie institutionnelle, C.Masson voit plus l’enfant comme un organisme spirituel, avec un appétit pour la connaissance. Le cerveau se nourrit d’idées, les enfants doivent avoir un programme d’étude généreux.

Bref, je n’ai noté que les principes qui m’ont le plus interpelée, le plus surprise, positivement bien sûr.

À première lecture, certains de ses principes peuvent faire peur car elle parle de discipline, d’autorité et de soumission. Elle fait également beaucoup référence à Dieu.

Cependant, il faut remettre ça dans son contexte : les années 1890. La religion est très présente dans les familles à cette époque, elle ne peut pas faire autrement que d’en parler dans ces principes. Elle-même était très croyante. Quand nous lisons ces principes, si nous voulons les adapter au « goût du jour », il suffit de remplacer religion par spiritualité. Cela peut être vu comme une aide au développement personnel ou tout simplement comme le fait de prendre soin de toutes les facettes de sa personne.

En ce qui concerne l’autorité, c’est la même chose. Elle est pour la discipline, mais est bienveillante dans sa façon de l’appliquer. Elle est contre le châtiment corporel, contre le fait de jouer avec les émotions… elle essaie d’énoncer des principes pour faciliter la vie sociale, le vivre ensemble.

La pédagogie, plus concrètement :

Avant les 6 ans de l’enfant, elle préconise de passer le plus de temps possible avec son enfant dehors. L’observation de la nature est primordiale pour elle. L’enfant n’est pas forcément prêt pour des apprentissages plus formels. Dans la nature il peut observer ce qui l’intéresse, y passer le temps souhaité. Il peut remplir son réservoir à création, affuter son esprit et ainsi il adoptera plus facilement une démarche scientifique dans ses futures expériences.

Cela permet aussi de préserver et stimuler sa concentration, son attention. Sa curiosité sera ainsi conservée toute sa vie.

Les living Books (livres vivants) : pour elle, les livres vivants sont des histoires qui surprennent, avec de belles illustrations, écrits par des gens passionnés… personnellement je trouve qu’il n’est pas facile de s’y retrouver là-dedans ! En plus les livres de 1890 n’étaient certainement pas les mêmes que les albums d’aujourd’hui. Je pense qu’il faut choisir tout simplement les livres ou albums avec son enfant et avec cœur, ceux qui nous parlent, nous émeuvent, nous surprennent !

Il y a ceux aussi qui nous nourrissent, sur des sujets divers et variés (histoire, astronomie…). Des récits historiques, des biographies…

Il existe des listes de living Books, mais personnellement ce ne sont pas forcément ceux que je trouve les plus intéressants… je vous laisse quand même consulter cette liste .

La narration : à partir de 6 ans (avant elle préconise seulement d’écouter avec attention la narration spontanée), on peut demander à l’enfant de raconter épisode par épisode ce qu’on vient de lui lire.

En effet, la narration est un exercice précieux après une lecture. La lecture n’est faite qu’une fois puis l’enfant raconte devant son auditoire. Il ne doit pas être repris pendant sa narration. Au début, des livres très courts, puis de plus en plus longs.

Des leçons très courtes : de 5 à 45 min, pour que l’enfant reste concentré. Dès qu’il s’agite, changez de matière : des maths à la musique par exemple.

La succession de nombreuses petites matières permet qu’aucune ne soit négligée.

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L’environnement de travail n’est pas forcément silencieux.

Grammaire : comme l’expression écrite la grammaire est introduite que tardivement. En effet, l’étude des mots, contrairement à l’étude des choses, n’est pas étudiée avant dix ans.

Je ne vais pas rentrer dans le détail de toutes les « matières » mais sachez que la méthode est assez rigoureuse, bien que respectueuse. Elle parle notamment de la copie, des dictées, de l’art, de la musique, de l’étude des mathématiques, de la nature, des sciences sociales, des langues étrangères…

L’enfant n’est pas maître de ses apprentissages.

Les points positifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Elle est rapide à mettre en place et ne coûte pas cher.
  • Elle incite à passer un maximum de temps dehors.
  • L’enfant est réellement écouté, notamment pendant ses narrations.
  • Elle permet de travailler tous les domaines du socle commun de compétences donc ne doit pas poser problème pour l’inspection.

Les points négatifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Après les 6 ans de l’enfant, cette méthode est très rigoureuse (est-ce un point négatif pour tout le monde ?) et laisse peu de place aux envies des enfants.
  • Elle prend beaucoup de temps pour le parent.
  • Il est peut-être difficile de trouver des supports de travail (live Books comme appui dans toutes les matières)
  • Elle ne favorise pas l’autonomie des enfants.
  • Cette pédagogie est peut-être difficile à mettre en place pour des fratries.
  • Elle se rapproche sur certains côtés de la pédagogie traditionnelle donc est à éviter pour les enfants qui étaient en échec scolaire.

Les apprentissages informels ou l’unschooling :

pêche avec papa

L’unschooling, c’est plus une philosophie qu’une pédagogie, en tout cas c’est comme ça que je me le représente. Je vois ça comme l’absence de pédagogie. Je vais essayer de vous en parler avec le cœur car c’est cette philosophie que nous avons choisie pour notre famille. Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous invite à lire l’article de présentation ou je vous explique notre cheminement.

Description :

L’absence de pédagogie, ne veut pas dire absence d’apprentissage. C’est plutôt laisser libre cours à tous les apprentissages, dans toutes les directions possibles, à tous les moments de la journée. Pour moi c’est un peu les apprentissages libres et naturels. Le besoin d’apprentissage fait partie des besoins physiologiques des enfants. N’avez vous pas déjà vu votre enfant refuser de manger ou ne pas vouloir aller dormir car il était en train de découvrir quelque chose ?

Un nourrisson né « pas fini », contrairement à la plupart des autres mammifères qui naissent en sachant déjà communiquer et souvent marcher, courir… Il a besoin de se confronter à sa société pour parfaire ses apprentissages et s’adapter au mieux à celle-ci. Vous imaginez un bébé qui naît en sachant parler italien alors que ses parents parlent suédois ? Ce serait plutôt embêtant !

Cela prouve bien qu’apprendre est naturel, impulsif… Que c’est un besoin physiologique. Et en plus, le nouveau petit d’homme va apprendre ce qui va lui être utile pour être LUI, dans une société qui est la SIENNE et à SON époque.

La recherche en ce qui concerne la pédagogie, les façons d’apprendre, coûtent extrêmement cher. Tout ça dans le but d’élaborer de nouveaux programmes, de nouvelles façons de faire apprendre aux enfants. Mais est-ce vraiment important la façon dont ils apprennent ? Moi, je pense que ce qui est important, c’est qu’ils apprennent.

Et en plus d’un enfant à l’autre c’est totalement différent. Le cerveau est extrêmement complexe. Pouvons-nous juste admettre que nous ne pouvons pas tout comprendre des mécanismes d’apprentissages, et laisser l’apprentissage se faire naturellement ? Nous avons besoin de faire totalement confiance aux capacités naturelles d’une enfant et réciproquement si nous lui accordons toute notre confiance, il aura une grande foi en lui-même.

Je m’égare… revenons à l’unschooling.

L’unschooling c’est justement le respect des fonctionnements de chacun, le respect des centres d’intérêt de l’apprenant. C’est cultiver cette soif d’apprendre que chaque être humain possède dès la naissance.

Le postulat de base de l’unschooling est qu’il n’y a pas d’apprentissage sans intérêt.

Le rôle des parents

Et le rôle du parent la dedans ? Et bien il n’est pas si simple qu’il y paraît !

Le parent doit être accompagnant , savoir être attentif aux petites passions qui animent ses enfants. Il doit savoir les nourrir, leur permettre de se développer. Par moment il faut également qu’il se fasse présent mais discret pour ne pas étouffer cette passion, cette envie. Je pense que ça dépend aussi des enfants.

Comme je vous le disais au début de cet article, mon fils a besoin de faire seul mais en même temps a besoin qu’on soit présent… c’est un subtil mélange à trouver. Soutenir, mais ne pas faire avec. Il a besoin de sentir qu’on est à l’écoute et disponible et en même temps qu’on lui fait confiance. Ne surtout pas le corriger, le reprendre. Il doit être son seul juge. Mais il veut tout nous montrer, tout partager !

En partant du fait que l’enfant apprend au contact de la société, au contact de ce qui l’entoure, le parent se doit de lui fournir un environnement riche, il se doit de partager la vie le plus possible avec lui. Les situations d’apprentissages sont alors réelles, ça a du sens pour lui. Rien n’est abstrait de la vie spécialement pour que ça devienne un apprentissage spécifique. Il faut donc avoir une vie riche, une vie où on répond à nos passions. Nous avons à partager avec nos enfants cette vie épanouissante !

Dit comme ça, je me rends compte que ça peut avoir l’air très compliqué. Mais en fait je pense qu’il faut au contraire laisser place au naturel. Il faut juste se laisser le temps de vivre. Remplacer le « rapide » par le « vrai ». Par exemple aller au marché ou rencontrer les artisans ou producteurs de votre région ou de votre quartier est plus riche que d’aller au supermarché (et pas plus cher car vous supprimez les intermédiaires). Passer du temps dans son potager, ou sur ses jardinières de balcon si vous n’avez pas de potager, regarder pousser les plantes… Faire de bons petits plats, du pain, un dessert… Se laisser aller à une activité artistique (même si on est « nul »). Se balader en forêt…

Toutes ces choses qui vous ressourcent et qui sont finalement simples à mettre en place sont autant de choses à partager. Ce sont les petites choses de la vie. Votre enfant y trouvera son compte, peut être de façon complètement inattendue, mais au moins il vous verra « vivre ». Et ça profite à toute la famille ! (J’en parle dans cet article )

En fait cette pratique peut être différente dans toutes les familles. Les apprentissages se font en fonction des centres d’intérêts de chacun. Les domaines comme les mathématiques, l’histoire, la géographie, la littérature sont abordés mais à travers différentes opportunités : un voyage pour les uns, des recettes pour les autres. Un potager, des histoires lues ou inventées sont autant d’occasions d’apprendre. Les rencontres sont riches. Chaque famille aura sa manière bien à elle de vivre et donc d’apprendre. Les apprentissages peuvent venir d’eux-mêmes pour certains ou alors sont amenés sans être imposés pour d’autres… ce qui est bien avec cette méthode c’est que chacun peut y voir « midi à sa porte ». Elle s’adapte à tout le monde.

Je vous invite à aller voir la vidéo d’Anne Estelle, qui raconte son Unschooling, qui est bien différent du nôtre mais toujours aussi unschooling ! Il y a également le blog Apprendre en liberté que je trouve très intéressant.

L’émerveillement :

J’aimerais partager avec vous une dernière chose. Rappelez-vous quel émerveillement vous avez ressenti pour les premiers pas de votre enfant. Ou la première fois qu’il a dit maman, ou papa. Et bien j’ai l’impression de ressentir ça à chaque nouvelle étape, à chaque nouvel apprentissage : de l’émerveillement. C’est un peu magique, on ne sait pas vraiment comment il a fait, mais ça y est, il sait ! Pour moi, c’est ça l’unschooling, c’est magique, ils arrivent à apprendre seuls, au contact de la vie, tout simplement.

Le livre de John Holt, « les apprentissages autonomes » donne quelques pistes très intéressantes pour accompagner ses enfants dans l’unschooling. Il décrit comment peut se passer l’apprentissage autonome de la lecture, un peu de la même façon qu’un enfant apprend à marcher ou à parler. Ou encore il donne certains exemples de choses à mettre en place en mathématiques…

Un autre livre qui m’a beaucoup plus c’est « Comme des invités de marque » de Léandre Bergeron. C’est plus un témoignage de vie. J’ai adoré ce livre, je l’ai trouvé très poétique. Il compare ses trois filles à des invitées de marque. Et pour chacune de ses actions, il se demande s’il ferait ça à des invités. Ça lui permet d’être juste avec ses filles et de les considérer comme des personnes à part entière et pas comme sa propriété. Il ne pense pas savoir ce qui est bon pour elles à leur place. La famille est une famille unschoolers et on trouve plein de petites clés tout au long de cet ouvrage.

Les points positifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • L’enfant apprend à son rythme.
  • Les apprentissages se font uniquement en fonction des centres d’intérêts des enfants.
  • Très conseillée pour les enfants qui ont mal vécu l’école ou qui étaient en échec scolaire.
  • Très simple à mettre en place, se construit en même temps que les apprentissages
  • S’adapte à tous les styles de vie.
  • Permet à l’enfant de reprendre confiance en lui.
  • Convient aux fratries comme aux enfants uniques.
  • On rencontre nos enfants, on leur laisse la possibilité d’être eux.

Les points négatifs dans le choix de cette pédagogie à la maison :

  • Les parents ne savent pas à quel âge tel apprentissage aura lieu et s’il aura lieu. Il faut réussir à faire totalement confiance à son enfant et lâcher prise à pleins de niveaux.
  • Cette méthode peut être mal vue par l’inspection.
  • Pour le parent ce n’est pas toujours évident de savoir quel apprentissage est visé par telle action de l’enfant. (Ça lui sert à quoi de sauter sur le lit pendant une heure?)
  • Il n’existe pas de manuel clés en main, on avance dans le flou (artistique ?)

Conclusion :

Ceci n’est qu’un rapide tour d’horizon, pour vous permettre d’avoir une première vue, une vue d’ensemble.

Toutes les pédagogies ont des points forts et des points faibles.

Les points forts pour les uns, peuvent devenir les points faibles pour d’autres.

Ce qu’il faut c’est déterminer ce qui est important pour vous à cet instant. Faites-en la liste. Et puis également vos peurs, doutes, envies…

Et puis n’oubliez pas que rien ne vous oblige, à la maison, à appliquer une pédagogie et sa philosophie de A à Z ! Vous pouvez prendre ce qui vous plait dans une, puis un peu d’une autre…

Retenez toutes les choses qui vous semblent pertinentes et adaptées et soyez les inventeurs de votre propre pédagogie !

Et puis je vous rappelle que rien n’est figé. Vous allez découvrir vos enfants, ils vont également se découvrir. Vous ferez certainement évoluer vos pratiques familiales.

Quels seront vos choix ? Quels sont les points qui vous attirent ? Je vous laisse mettre la réponse dans les commentaires…

Ressources :

Wikipédia

Article de Philippe Mérieu dans café pédagogique

Travaux de J.Houssaye sur le triangle pédagogique

La formation de l’homme, Maria Montessori

L’esprit absorbant de l’enfant, Maria Montessori

La pédagogie Montessori illustrée, Murielle Lefebvre

Éclairage, la pédagogie Montessori, association Montessori France

Le site de l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne

S’engager dans la pédagogie Freinet, G. Fournès, S. Dorace

La pédagogie Charlotte Mason, Laura Laffon

Les apprentissages autonomes, John Holt

Comme des invités de marque, Léandre Bergeron

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17 commentaires

  • Marion Bouazza

    Je connaissais toutes les pédagogies que tu as très bien expliqué et super les.points positifs et négatifs 👍. Pour nous,les garçons me poussent au unschooling…peu à peu je lâche, je m’adapte…on fait peu de «formel» mais c’est déjà trop pour eux ! Le plus dur, c’est notre propre descolarisation en fait et faire confiance à nos enfants…bisous

  • Elodie

    Merci beaucoup pour cet article, que je trouve vraiment objectif de votre part et qui permet de mieux comprendre les réactions des enfants à telle ou telle pédagogie. Surtout ne jamais se figer pour se rassurer, mais leur faire confiance 🙂
    J’ai adoré vous lire !!!

  • Isabelle

    Quel article approfondi ! Bravo !!

    Je n’ai qu’un seul enfant, un garçon de 7-8 ans et après avoir testé un peu tout, j’ai opté pour l’enseignement dit formel (dans lequel j’inclue la narration selon Charlotte Mason) 1h30 chaque matin. On a un rituel qui s’est mis en place peu à peu, en tâtonnant : lecture d’un passage d’un livre, un peu chaque jour, avec narration ; calcul ; lecture ; écriture.

    Le reste du temps et certains jours spécifiquement (si on fait une virée par exemple), c’est unschooling. En fait, les deux (formel et informel) me semblent compatibles car pendant tout le temps libre laissé par un enseignement personnalisé, l’enfant apprend librement.

    Je voulais aussi ajouter que l’enseignement formel (traditionnel) n’est pas forcément onéreux car :
    – il y a énormément de ressources disponibles sur internet, avec parfois des manuels complets en ligne (le GRIP pour les maths par exemple ; le site des « manuels anciens » aussi).
    – le prix des manuels et-ou livrets qu’on souhaiterait acheter en plus n’est clairement pas excessif (ex : notre livre de lecture pour l’année a coûté 12 euros ; le livret de math 5 euros)
    – on trouve aussi énormément de livres en bibliothèque, notamment des living books (je suis fan de ce point dans la pédagogie Charlotte Mason) contemporains.
    Pour moi, le principal budget IEF, c’est les sorties.

    Je voulais aussi ajouter qu’on n’est pas forcément obligé de passer tout son temps à chercher les supports. La communauté IEF est très présente sur les réseaux sociaux, avec des parents toujours prêts à partager le fruit de leur expérience, les avantages et inconvénients de tel ou tel manuel quand il s’agit de le choisir. Et une fois que c’est choisi, on peut soit se laisser porter, soit sortir du cadre et s’adapter à l’attente de l’enfant.

    Voilà, c’était juste pour donner l’écho d’un enseignement formel (mais pas que) en mode « souple, minimaliste, petit budget et parent zen ». 😉

    Nb : on a aussi essayé le « worldschooling » : apprendre en voyageant, qui est très développé chez les américains (une communauté de 50.000 personnes sur Fb)

  • Mamanature

    Bonjour, merci pour cet article très intéressant, c’est vrai qu’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans toutes ces pédagogies et quand la décision est prise de faire l’IEF l’envie de toujours vouloir bien faire ou la peur de mal faire est omniprésente.
    J’ai découvert deux autres pédagogies que j’aprofondis jour après jour car je les trouve très intéressantes également Steiner Waldorf et Reggio. Très axées sur la nature, une belle philosophie de vie également.
    A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas.

  • Lulu

    Merci pour cet article très complet et bien écrit, cela fait plaisir de lire des gens qui sont dans le partage. Ici nous sommes en Montessori le matin et le reste du temps, c’est la vie. J’aime beaucoup votre expression : « remplacer le ‘rapide’ par le ‘vrai », elle sonne tout à fait juste à mes oreilles. Si je peux préciser un point sur la pédagogie Montessori au sujet des activités sensorielles ou autres, il me semble qu’il est important de distinguer les activités Montessori au sens strict, où l’enfant va répéter le geste vu en présentation, découpé en séquences lentes et précises, et les activités du quotidien, qui mobilisent sans doute les mêmes compétences exécutives, mais pas de la même manière. De toutes les façons, comme vous le suggérez, les pédagogies comme celles-ci ont été élaborées pour des groupes-classe, et il est nécessaire de faire des adaptations dans le cadre de l’IEF. D’ailleurs Renilde Montessori déconseille vivement d’utiliser le matériel Montessori à la maison hum hum … d’où la dissonnance que vous avez peut être ressentie lors de la mise en place des activités. Pour ma part, c’est une recherche permanente, me définissant comme un parent-chercheur – mais un peu éloigné du style d’Odile Anot – un tâtonnement au quotidien, des jours avec, des jours sans, mais un choix que je ne regrette pour rien au monde. Cela nous permet de trouver le vrai en nous, le lent – adapte de la vie au ralenti en ce qui me concerne, quel luxe cela peut être !
    La liberté que nous avons en IEF – qui est bien mise à mal aujourd’hui par l’Etat- devrait bien rester celle-là : celle de vivre à notre rythme, en respectant notre enfant comme une vraie personne, un « invité de marque », comme vous le rappelez si bien en lien avec L. Bergeron. C’est quitter l’école (ou de jamais y mettre les pieds) qui permet de laisser nos enfants profiter de cette belle liberté. Bravo à vous pour votre démarche de vie et merci pour le blog !

      • Roy

        Bonjour,
        J’ai beaucoup aimé vous lire. J’ai deux enfants une jeune fille de 18 ans qui a été scolarisé et qui aujourd’hui est entrée en fac. Et un petit garçon de bientôt 11 ans également scolarisé en dernière année de primaire. Cette situation ne me convient plus et c’est comme ça que je vous aie découvert. En vous lisant, je confirme ma motivation pour une instruction différente. Je me dis que j’aurais dû le faire déjà pour ma fille. Bien que dans l’ensemble tout c’est bien passé pour eux deux. Le plus difficile pour moi, c’est comment faire maintenant ? Mon fils est plutôt ouvert à cette idée. Vais je pouvoir reprendre l’instruction ? Comment? Et les programmes ??? Je pense que c’est normal d’appréhender, je suis sur le chemin.

  • emidac

    Bonjour,

    Magnifique article! Lorsqu’on est IEF, l’activité principale est de chercher des informations pour améliorer la vie de nos enfants. Je me suis formée en Montessori et c’est vrai que pour le début du primaire, c’était vraiment très efficace et enrichissant. J’avais des difficultés à suivre dans la fabrication du matériel 🙂
    Pour la suite, je me suis dirigée vers la pédagogie Gattegno qui existe depuis 70 ans. Il y a très peu de matériel (économique, ludique et pratique) et a comme plublic du primaire au lycée. (français, math, langues)
    Je pense que cette pédagogie humaine dévelopée par Caleb Gattegno, un docteur en mathématique qui a travaillé pour l’Unesco, enrichirait également votre site.
    Merci 1000 fois pour ce joli blog.

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