L’instruction en famille nous rend-elle esclaves de nos enfants ?
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Pour beaucoup d’entre nous, les familles en IEF (instruction en famille, école à la maison…), la vie sans école est une sorte de continuité au maternage. Nous avons tellement pris l’habitude de répondre aux besoins de nos enfants, que l’école nous paraît souvent juste impossible. Ou alors, nous avons essayé l’école et voyant notre enfant en souffrance pour diverses raisons, nous avons décidés d’arrêter le carnage et d’écouter notre enfant. Mais avec un peu de recul, l’instruction en famille nous rend-elle esclaves de nos enfants ?
En effet, l’école ne répond pas aux besoins physiologiques de nos petits :
Comme le besoin de sommeil, le besoin de s’hydrater, le besoin de la présence de la figure de rattachement…
Je vous en parle plus en détail dans l’article 7 bonnes raisons pour ne pas mettre mes enfants à l’école.
Parfois, ce sont les relations avec les autres enfants, dans des classes surchargées, qui deviennent difficiles : harcèlements, violences, moqueries, compétitions, humiliations…
Le maternage avant 3 ans
Déjà, lorsqu’ils étaient petits, beaucoup de personnes de mon entourage ou même des personnes que je croisais se questionnaient, me questionnaient, sur le fait que j’écoute les besoins de mes enfants et que j’y réponde.
Mais oui, pour quoi ne pas la laisser pleurer dans sa chambre ?
C’est vrai qu’il parait qu’au bout de 30 minutes à s’époumoner, désespéré, il s’endort !
Par exemple, lorsque mon bébé demandait à téter alors qu’il avait tété seulement 30 minutes avant, la question ne tardait pas à tomber :
« Mais, il n’a pas déjà tété ? Tu n’as pas peur qu’il ait mal au ventre ? Ne penses-tu pas qu’il te prenne pour sa tétine ? ».
Ou encore, le fait que je porte mes enfants pendant leur sieste ou que je réponde à leur besoin d’éliminer (hygiène naturelle infantile) soulevait toujours des débats (ou plutôt des jugements)
Malgré ma fatigue, c’est tout naturellement que j’ai fait la sourde oreille à toutes ces remarques…
Est-ce de l’esclavage ?
C’est vrai que tout dans notre culture nous encourage à faire autrement.
- Nos maisons sont grandes (bon, pas la notre !), avec souvent plusieurs chambres.
- Le congé maternité est court, surtout pour le premier.
- Les sages femmes de la maternité nous donnent des directives souvent éloignées du maternage.
- Les bébés doivent dormir dans des berceaux.
- On leur met des couches immédiatement et l’on n’explique pas qu’il est possible de faire autrement.
On vous a parlé de l’hygiène naturelle infantile ?
De la diversification menée par l’enfant ?
Les nourrissons sont souvent baignés dès le deuxième jour, pour ne pas dire dans la salle d’accouchements.
Il est souvent conseillé de donner le sein toutes les trois heures… La liste n’est bien sûr pas exhaustive.
Ça ne fait pas longtemps qu’on parle de parentalité positive, de communication non violente ou de violences éducatives ordinaires.
Les pensées évoluent, petit à petit, et ont parfois du mal à se faire entendre !
Lorsque le foetus est dans le ventre, c’est facile, nous n’avons pas à nous poser de questions sur comment faire, tout est « automatique ».
Tous ses besoins sont comblés, naturellement.
Mais lorsque le nourrisson est entre nos mains, le cerveau prend parfois trop le dessus sur notre instinct.
Nous ne sommes plus reliés à notre continuum, comme nous l’explique Jean Liedloff dans son livre Le concept du continuum, à la recherche du bonheur perdu.
Nous sommes obligés de passer par notre intellect, notamment grâce à la lecture, pour retrouver le naturel.
Les pratiques de la famille évoluent
Pour reprendre notre exemple familial, Tilouann, notre plus grand, n’a pas bénéficié de la même écoute que Loon.
Il nous a fallu du temps pour nous rendre compte que finalement c’était logique, sain, normal et que c’était bien moins difficile que d’imposer les choses dans un souci de soi-disant liberté parentale.
Je m’explique : Tilouann a eu des couches lavables.
En effet, je m’imaginais que de répondre à son besoin d’élimination serait une vraie corvée, que ça me prendrait beaucoup de temps et d’énergie.
Cependant, je me rends compte avec le temps que de faire tremper ses couches puantes, imbibées de pipi, de les laver, d’attendre trois jours qu’elles sèchent… n’était pas me simplifier la vie !
Loon était souvent sans couches ou juste avec un lange léger et fin quand j’étais chez des gens et je lui proposais régulièrement d’éliminer, lorsque j’y pensais ou à certains moments stratégiques.
Finalement c’était beaucoup plus simple.
Même chose pour le repas.
Nous avons préparé des petits repas spécifiques pour Tilouann, avec la contrainte d’emmener ça partout lorsque nous bougions, de réchauffer, de donner à manger avant nous…
Alors que Loon a pu expérimenter l’alimentation par elle-même (la diversification menée par l’enfant) sans jamais que nous ne préparions rien de spécial.
Elle est passée naturellement du sein à mon assiette, au départ juste en attrapant la nourriture puis en la goutant jusqu’à enfin un jour manger « normalement », comme n’importe quel bambin.
Pour tout avouer, elle a gouté, mâchouiller, cracher jusqu’à ses un ans…
Puis nous avons pu parler de vrais repas !
En tout cas, je peux vous assurer que c’était réellement plus simple, tellement pratique et finalement évident.
Je pourrais vous passer tous les thèmes en revue : les siestes, le cododo, les temps de garde…
Le couple survit-il à l’instruction en famille, au maternage ?
Je me suis aperçue que de répondre aux besoins de mes enfants, de leur naissance à leurs 3 ans, a été finalement essentiel pour le bon équilibre de chacun.
Loin d’être de l’esclavage, cela s’est montré plus simple, plus naturel.
Nous avons été beaucoup plus sereins et épanouis même si aujourd’hui nous sommes séparés.
Je précise que la séparation n’a rien à voir avec ce maternage… Nous avons évolués sur des chemins différents, l’amour s’en est allé, comme tant d’autres couples.
Revenons à nos moutons…
Malgré le regard ou les questions d’autrui, ça a été une façon pour notre famille de vivre en accord avec nos valeurs et de respecter chaque membre de notre famille restreinte.
Je vous parle au passé, car maintenant, ils sont à notre service ! Ils nous doivent bien ça !
Non, je plaisante, évidemment. C’est juste que je voulais parler de l’âge préscolaire dans un premier temps.
Les premières années…
Pour notre couple, c’est vrai que les trois premières années de vie de nos enfants, n’ont pas étaient les plus fusionnelles.
Nous avions décidé de mettre au monde des petits bouts, il n’était alors pas question pour nous de ne pas répondre à leurs besoins, de la meilleure façon que nous le pensions.
Après, le fait de ne pas être dans l’opposition par souci de préserver notre tranquillité, permets d’être moins fatigués, plus à l’écoute de l’autre et d’en parler plus sereinement.
On peut voir ça comme un geste égoïste : si je dors avec mon bébé, je n’ai pas besoin de me lever pour lui donner le sein, donc je suis moins fatiguée.
Si je laisse ma compagne dormir avec mon enfant, je suis plus disposé à m’occuper des miens la journée ou à aller travailler sereinement.
Par conséquent, loin d’être de l’esclavage, le maternage est juste normal, sain, et à encourager même (ou surtout) pour le bien-être du couple.
En effet, il me semble qu’en répondant aux besoins de nos enfants, ils sont plus confiants et deviennent plus rapidement autonomes dans leurs activités, leurs relations…
À dix ans, ils peuvent prendre leur appart et vous laisser enfin tranquille ! (bon, là, je plaisante encore quelque peu !)
Après 3 ans, tout devrait s’arrêter ?
Après ces trois premières années de maternage proximal avec son enfant, ou au moins un souci de bienveillance et de respect de sa personne, de ses besoins, ça peut paraître légitime de douter du fait de mettre son tout petit entre quatre murs, avec des inconnus, une surpopulation d’enfants alors qu’il n’est pas encore demandeur de relations, loin de vous, ses parents…
Bon la phrase est longue, mais elle est dite !
Nombre de nos amis qui ont fait le choix de l’école nous disent :
« Je ne sais pas comment vous faites pour rester avec eux toute la journée, je ne pourrais pas ».
J’ai juste envie de répondre :
« Je ne sais pas comment vous faites pour laisser vos enfants dans des classes surchargées, enfermés alors qu’ils ont besoin d’espace, de nature, d’être entourés et de faire leurs propres choix. »
Mais ça ne serait peut-être pas très bien pris.
Et puis ce serait tout simplement du jugement…
Comme eux me jugent, donc je réponds juste :
« C’est vrai que ça se construit tout les jours et que ce n’est pas toujours facile, mais c’est chouette de vivre ensemble et de prendre le temps. J’aime prendre soin de la famille ».
Et puis je me rends compte que nos enfants sont parfois plus faciles à vivre avec nous que s’ils avaient été à l’école, sous tension, avec des besoins non comblés…
Nous gérons la frustration quand elle se présente, la colère peut s’exprimer et passer et ainsi de suite.
Nous partageons de bons moments, nous pouvons les observer grandir, s’épanouir, expérimenter, échouer, recommencer… apprendre, quoi.
Avec le recul (Tilouann a presque 13 ans), j’ai eu des moments vraiment à plat, tellement fatiguée…
Mais je ne sais pas si ça n’aurait pas été la même chose s’ils avaient été à l’école, moi au boulot (toujours instit ?), un rythme de fou…
L’organisation, ça fait beaucoup
De plus, avec une bonne organisation familiale (sans parler de grands-parents), nous arrivons à avoir du temps avec chacun et pour chacun.
Les enfants grandissant, nous travaillons de plus en plus dans des métiers que nous avons choisis, construits, inventés.
Loin d’être un esclavage, l’instruction en famille et le fait de répondre aux besoins de nos enfants, est pour nous ce qui nous arrive de mieux, sur le plan de la famille, du couple ou même de nos choix professionnels.
Ça nous a aidés à trouver notre mission de vie.
Même si les choses évoluent, que rien est figé et que nous nous remettons souvent en question.
Nous souhaitons que nos enfants écoutent leurs passions et que ça les fasse grandir, ça a déteint sur nous.
Et puis, le but n’est pas de faire l’école à la maison, mais bien de s’ouvrir au monde, de permettre à nos enfants de grandir au contact de leur société, de la nature.
Comme Thierry Pardo nous l’explique très bien :
Nous avons oublié que l’enfant apprend sans enseignement au même titre que le grain de blé pousse aussi sans l’agriculture. (Pour découvrir la chronique de son livre, c’est ici).
Nous ne passons donc pas notre temps à construire des cours, des projets.
Nous leur offrons de la disponibilité, de l’amour, de l’espace.
Nos enfants ne sont pas esclaves, nous ne nous sentons pas esclaves.
Après c’est vrai que lorsqu’ils grandissent et avec les nouvelles directions gouvernementales, nous sommes un peu obligés de les faire « bosser » en fonction de leurs attentes.
Mais en grandissant ils deviennent plus autonomes et il nous reste plein de temps pour la vie…
C’est à vous
Plus nous avançons sur le chemin du soi-disant esclavage, plus nous nous sentons libres ! Étonnant, non ?
Et vous, vous sentez-vous esclaves de vos enfants ? Est-ce qu’il vous arrive de regretter vos choix ?
Qu’avez-vous expérimenter en terme d’éducation avec vos enfants ?
Et vers quel chemin avez-vous envie d’aller ?
Dites-moi tout dans les commentaires, sous cet article.
Un commentaire
Marie
J’aime beaucoup votre blog et j’ose dire que j’ai tenté l’ief mais que cela a été un échec pour moi avec mes enfants de 5 et 7 ans. J’ai trop peur de m’engager sue ce chemin car les journées à la maison sont devenues difficiles et je me suis sentie être esclave de mes enfants car je n »écoute pas mes propres besoins : celui d’avoir réellement besoin d’avoir des temps pour moi ce qui est très difficile pour moi. Quand je suis avec les enfants, ils ne veulent rien faire, ni entreprendre alors que moi j’ai temps envie. Alors j’ai abandonné et j’ai fini par jouer avec mes enfants la journée toujours au mêmes jeux (faire rouler des voitures, jouer toujours avec les mêmes figurines à répéter les mêmes histoires tous les jours car ils ne voulaient jouer à rien d autre…), faire de mon maximum pour être à leur écoute et je me suis perdue car j’ai fini par m’ennuier et que j’aimerais temps faire de belles sorties mais l’envie n’est pas là de la part de mes enfants à quoi bon alors faire tout ça , faire des activités créatives, imaginer mais l’envie n’est pas là pour eux et maintenant aussi pour moi alors j’abandonne car je m’épuise et je ne me respecte plus dans cela et je culpabilise énormément de les scolariser dans une école classique car je sais ce que l’école peut faire : elle formate, façonne l’individu à rentrer dans un moule et a se couper de qui ils sont, de leurs envies…. Il y a aussi de magnifiques enseignants mais….. Je ne me dégage aucun temps pour faire ce que j’aime moi, ce qui me fait vraiment envie alors quelle belle image et modèle je montre à mes enfants. Je suis profondément triste et en même temps admirative de ce que vous faites et je vous souhaite plein de belles choses et l’aboutissement de tous vos projets. Merci pour vos partages….