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Unschooling : quel avenir pour les enfants ?

Là, tout de suite, sans réfléchir, quand je vous dit unschooling, vous pensez à quoi ?

Ça vous fait plutôt rêver ou un peu peur ?

Ce mot anglophone n’est pas toujours facile à comprendre…

Et pour cause ! Suivant les familles vivant en unschooling, il n’y en a pas deux qui le pratiquent de la même manière !

Ce terme peut rimer avec liberté comme avec laissé aller, suivant les points de vue ou les aprioris.

C’est en effet très éloigné de ce que nous avons vécu à l’école, des idées qui nous ont été véhiculées sur l’éducation.

Qu’est-ce que l’ unschooling ?

Hier soir, nous nous sommes retrouvés tous les quatre, Tilouann, Loon, Rico et moi-même pour savoir ce que nous aimerions faire le lendemain.

« Demain, il fait beau, et ce sera certainement le seul jour de beau temps de la semaine ! 

  • Nous avons dit à Marie que nous nous retrouvions pour l’escalade. (moi)
  • Oui, moi j’aimerais bien y aller ! (Tilouann)
  • J’envoie un message à Hélène, savoir s’ils veulent venir avec nous. OK, c’est bon pour eux. (moi)
  • Les stations ferment bientôt, je ferais bien une journée de ski avec Tilouann (Rico). Nous pourrions aller  là ou il y a des télésièges.
  • Oh, oui, je veux y aller ! (Tilouann)
  • Oui, mais j’ai besoin de travailler (moi). Loon, veux-tu aller chez Hélène avec les deux grandes filles (10 et 13 ans) ?
  • Oui, jouer avec mes copines… (Loon).
  • Du coup, loulou, demain on se lève pour être à 9h à Vars et l’aprèm on rejoint maman, Loon et les copains à l’escalade ? (Rico)
  • OK, ça me va. (Tilouann)

Du coup voilà comment s’est organisée notre journée, entre les besoins, les envies de chacun, les promesses aux copains…

Dans cette journée, il y aura du ski, de l’escalade, nourrir les animaux, aller chez les amis, du travail, des échanges entre trois familles, 6 enfants de trois à 15 ans… et tellement d’autres choses informelles, non calculées, naturelles !

Pour nous, c’est ça le unschooling. Fournir un cadre stimulant à nos enfants, partager des moments avec eux, les encourager et les soutenir dans leurs passions ou intérêts du moment, se réserver des moments pour nous, pour travailler ou autre…

C’est en fait vivre ensemble, faire attention aux uns et aux autres, prendre le temps de faire, d’échanger, de se retrouver, de passer de vrais moments conviviaux.

Nous adorons nous retrouver entre amis, se laisser porter par la vie de temps en temps, profiter des occasions de dernières minutes.

Nous aimons l’alternance des jours remplis, « speeds », avec la nonchalance des journées pyjamas, où nous nous levons tard, où nous prenons le temps de déjeuner, de lire de rêvasser, de s’ennuyer, de regarder un film en famille… Ou encore l’alternance de moments ensemble, à plusieurs, et de moments solitaires, tranquilles avec une activité personnelle.

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La pression sociale éloigne du unschooling

la pression sociale pousse vers plus de diplômes

Cependant, nous habitons en France. L’Unschooling est le choix d’instruction en famille, on pourrait dire, le plus éloigné des habitudes des Français. En effet, la plupart des enfants vont à l’école, beaucoup de familles pensent encore que c’est obligatoire et que c’est de cette façon que les enfants peuvent apprendre des choses. Les apprentissages sont priorisés, codifiés, donnés, évalués. 

Lorsque nous disons que nos enfants ne vont pas à l’école, on nous répond souvent : « ah, oui, vous faites l’école à la maison, c’est vous qui leur apprenez les choses. »

L’unschooling est donc difficile à expliquer, difficile à valoriser dans les codes de notre société. Après, quelque part, le regard des autres nous importe peu lorsque nous sommes convaincus de faire ce qu’il y a de mieux pour nos enfants, ou disons que nous pouvons passer outre.

Cependant, lorsque nous sommes en unschooling, une pression bien plus grande s’exerce sur nous : le contrôle pédagogique, effectué une fois (au minimum) par an par l’inspecteur d’éducation nationale. Quelque part, rien que le fait d’être en unschooling est contre le principe d’évaluer. Donc le contrôle pédagogique va à l’encontre de nos choix éducatifs.

Mais bon, de toute façon, nous n’avons pas réellement le choix. Du coup, un travail supplémentaire qui nous incombe, nous, parents unschoolers, c’est de faire correspondre les apprentissages libres, autonomes, naturels de nos enfants avec les compétences du socle commun.

Je vous explique comment faire ça dans le kit spécial contrôle pédagogique en téléchargement libre.

Ça a l’avantage de valoriser les apprentissages autonomes, choisis par l’enfant ou par la vie, aux yeux de l’inspecteur et également de nous rassurer, nous les parents, dans nos choix pédagogiques, nos choix d’accompagnement. En effet, il m’arrive de douter, de me demander si c’est réellement « productif », judicieux. Le fait de voir ce document de compétences demandées rempli, ça a un côté rassurant, je l’avoue !

Bon, toujours est-il que ça y est, vous savez ce qu’est le unschooling, comment le mettre en place et quand même pouvoir se rendre au contrôle pédagogique pas complètement à côté de la plaque, reste à savoir, maintenant, ce que devient un enfant qui a été en unschooling une grande partie de son enfance, voir toute son enfance, adolescence…

Quel avenir pour les enfants en Unschooling ?

Les enfants en unschooling peuvent avoir le même avenir que n'importe quel enfant

Ce que je ressens au plus profond de moi : le meilleur avenir au monde, celui qu’ils auront choisi, en toute conscience, en fonction de leur être tout entier.

Pour notre famille, le fait d’être en unschooling, permet à nos enfants de respecter en permanence leur élan vital et de coller au plus proche à leur mission de vie. Je vous en parle plus en détail dans cet article.

Pour moi, la mission de vie n’est pas figée, elle peut évoluer au fil du temps. Du coup, si l’enfant a toujours eu l’habitude d’apprendre en fonction de ses passions, de ses intérêts, il pourra continuer ainsi, réajuster en fonction de son évolution, de ses rencontres… Tout sera ainsi motivé, pensé, souhaité.

Il me semble que le meilleur moteur est la motivation, la curiosité, la soif d’apprendre. Du coup, si, une fois arrivé à l’âge adolescent ou adulte, notre enfant a envie de devenir astronaute, il aura un but pour passer son bac et tous les diplômes nécessaires, il pourra s’entrainer dur, car il sera motivé. Lorsque le désir est là, nous pouvons tout faire.

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C’est pour cette raison que je pense que le unschooling est ce que je peux « offrir » de mieux à mes enfants. J’ai envie de les voir heureux, épanouis, accomplis.

Vous allez me dire que tout ça n’est pas très objectif et vous aurez raison ! 

Un peu plus de preuves…

les grandes universités américaines aiment les enfants unschoolers

La France n’a pas beaucoup de recul par rapport à l’unschooling. Nous avons bien sûr l’exemple d’André Stern, très bel exemple, qui plus est. Vous pouvez lire son témoignage dans le livre …et je ne suis jamais allé à l’école.

Il y a bien sûr quelques témoignages d’adultes, mais cela reste au compte-goutte.

L’unschooling est également très différent d’une famille à l’autre, donc l’enfant n’a pas forcément le même environnement, la même culture autour de lui, le rôle des parents peut également être très différent d’une famille à l’autre. Du coup, on ne peut pas dire à coup sûr, mon enfant « réussira », car il est en unschooling.

Et puis, tout dépend également ce que nous mettons derrière le terme « réussir ».

Par contre, cette pratique est très répandue, et ce depuis longtemps aux États-Unis. Il existe une étude faite sur 232 personnes ayant été en unschooling. Ça commence à être significatif. C’est clairement en faveur du Unschooling. Cette étude a été faite par Peter GRAY et Gina RILEY. Je vous laisse la découvrir :  Voici le PDF.

Il est également rassurant de savoir que les grandes universités américaines, comme Harvard, cherchent des élèves issus de l’Unschooling. Ils vont même jusqu’à démarcher auprès des parents offrant cette pratique à leurs enfants. Ils recherchent des enfants créatifs, motivés, inventifs, critiques, responsables…

En ce qui concerne les neurosciences, elles sont en faveur de la motivation pour les apprentissages, d’un cadre non stressant, du respect des besoins des enfants qui favoriserait les apprentissages. Je vous laisse regarder cette conférence : Neurobiologie et éducation : conférence du Prof. Dr. Gerald Hüther.

Pour conclure

Nous pouvons être en Unschooling et penser au meilleur avenir pour nos enfants. L’unschooling n’est pas synonyme de « pas de diplôme », mais au contraire de motivation, de sens et donc de la possibilité de réintégrer un cursus normal, une grande université ou tout autre chose si le besoin se fait sentir. 

Partagez votre ressenti

Où en êtes-vous par rapport à l’unschooling ? Est-ce une simple curiosité, une envie, une pratique déjà intégrée ? N’oubliez pas de partager votre expérience dans les commentaires.

Carnaval d’articles

Cet article participe à un évènement interblogueurs organisé par le blog Apprendre Par Le Jeu de Sandrine et Christophe. 

Leurs enfants n’ont pas été à l’école et maintenant ils ont créé ce blog, centré sur les apprentissages par le jeu. J’adore ce blog, il est riche d’idées et d’astuces en tout genre. J’aime notamment l’article Ce sont des enfants ! qui nous rappelle que nous faisons de notre mieux, qu’il est important de laisser aux enfants le temps d’expérimenter, de jouer…

Un carnaval d’article permet de réunir plusieurs articles, écrits par plusieurs blogueurs, autour d’un même thème. Je vous invite à découvrir les autres articles sur l’unschooling, directement sur le blog Apprendre Par Le Jeu. Bonne découverte !

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