école à la maison : ce que ce n'est pas
IEF

École à la maison : 5 contres-définitions

École à la maison, instruction en famille, Homeschooling, IEF, Unschooling, non-sco… tous ces termes pour définir une situation, toujours dans la négation : c’est le fait de ne pas envoyer ses enfants à l’école et de s’occuper de leur instruction sans faire appel aux services de l’éducation nationale.

Vous avez déjà essayé de décrire l’école à la maison sans utiliser la négation ?

Et bien, c’est extrêmement difficile ! Alors qu’à l’échelle de l’humanité, l’école existe depuis vraiment très peu de temps, ce n’est qu’un épisode…

Pourquoi ?

Car l’école est devenue LA norme, on ne sait plus faire sans… mais d’ailleurs est-ce possible ?

Thierry Pardo parle largement de ce phénomène dans son livre « Une éducation sans école ».  

D’ailleurs, même le terme « école à la maison » est erroné dans bien des cas familiaux. 

Faisons-nous l’école ?

Est-ce que ça se passe à la maison ?

C’est pourquoi j’ai choisi ici de parler de ce que l’école à la maison n’est pas plutôt de ce que c’est.

L’école à la maison ce n’est pas « faire l’école à la maison »

Nous sommes tellement formatés, par notre propre scolarité, que lorsque nous décidons de sortir nos enfants du système scolaire, quel serait notre premier réflexe ?

Et bien, de faire comme à l’école, mais à la maison.

Avec des programmes, un emploi du temps, des leçons, des exercices, des horaires, un bureau, des manuels ou méthodes…

Mais au fait, pourquoi est-ce comme ça à l’école ? 

Les élèves sont enfermés entre quatre murs, l’environnement est, pour ainsi dire, toujours le même, monotone, surchargé de camarades, de bureaux, de chaises, d’un tableau…

Est-ce que ça stimule réellement la curiosité ? Est-ce que ça attise la soif d’apprendre propre à chaque petit être ?

Non, pas réellement.

Les professeurs diplômés font alors appel à de précieux procédés comme la pédagogie, la discipline, les programmes, les évaluations, la compétition… pour réussir à faire entrer tant de savoirs dans la tête de leurs petits élèves.

Sommes-nous contraints d’agir de même à la maison ?

Mais non ! Heureusement…

Et si on suivait les programmes ?

Les murs ont disparu, les enfants peuvent observer, questionner, expérimenter enfin le monde qui tourne juste à côté d’eux, imperturbable à leur présence, toujours riche de sens.

Les connaissances sont là, à portée de main et lorsque l’intérêt vient les titiller, ils peuvent faire appel à l’adulte plus expérimenté pour en savoir un peu plus.

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Un enfant apprend par le jeu, et même le jeu libre.

En classe, il est interdit de jouer, il faut travailler pour apprendre.

Il n’y a que moi qui vois ce paradoxe ?

L’instruction en famille peut permettre enfin aux enfants d’apprendre à leur rythme, de se nourrir de ce qui les intéresse, de continuer d’attiser au quotidien leur petite flamme.

Ils ont enfin accès à leur société, ils participent à la vie, que ce soit en ville ou à la campagne. Ils ne sont pas coupés du « monde des adultes ».

Toutes les compétences, savoirs sont là à porter de mains, de mots, d’yeux…

Pourquoi les enfermer de nouveau entre quatre murs pour « travailler », « apprendre » de la façon qu’on le conçoit, nous adultes instruits et responsables ?

Pourquoi cloisonner, minuter les apprentissages ? 

Donc non, faire l’école à la maison, ce n’est pas se cloitrer à la maison pour apprendre…

C’est s’ouvrir au monde, à la société, l’appréhender, l’écouter, la dompter, la jouer et la rejouer et en faire partie, pleinement !

L’école à la maison ce n’est pas priver les enfants d’une vie sociale

L’école est-elle un lieu propice au développement de relations sociales harmonieuses ?

Pensez-vous que de renfermer ensemble une bonne vingtaine d’enfants qui ne se sont pas choisis dans un espace restreint en les mettant en situation de stress et de compétition peut contribuer à faire naître une bonne sociabilité ?

Il est évident que non !

Personnellement, je ne suis pas obligée de voir tous mes amis tous les jours, 6 heures par jour, pour être heureuse et épanouie socialement. 

C’est même exactement l’inverse.

Et bien en instruction en famille, c’est la même chose. 

Les enfants voient leurs amis à des moments choisis. Ils passent un moment de qualité avec eux, en profitent pleinement, se créent de vraies relations attentives, bienveillantes et emphatiques

Donc non, l’école à la maison ne prive pas les enfants d’une vie sociale.

Au contraire, elle la favorise et les amitiés peuvent alors se construire sur de bonnes bases.

Bien sûr les parents doivent les aider dans cette entreprise. Ils ne sont pas autonomes dans leurs déplacements, en tout cas pas avant un certain âge. Ils peuvent également favoriser les rencontres, les activités avec les autres enfants et leur permettent de se rencontrer. 

L’école à la maison ce n’est pas réservé aux familles aisées

De nos jours, il existe toutes sortes de familles en IEF : des familles nombreuses, avec un enfant unique, des familles recomposées, monoparentales, des familles vivant à la campagne, en ville, ayant de forts revenus ou au contraire avec de faibles revenus…

Il n’y a donc aucune règle.

On a tendance à croire que les familles « riches » sont les seules à pouvoir faire l’IEF. Peut-être effectivement que ça peut aider…

Je dis peut-être pour deux raisons :

  • Nous faisons partie des familles « pauvres » donc Je ne le sais pas réellement.
  • Je ne suis pas persuadée que c’est mieux d’avoir plus de moyens. 

Il existe beaucoup de possibilités pour ne pas rendre « faibles revenus » et « IEF » incompatibles :

  • S’adonner au minimalisme, à la récupération.
  • Beaucoup fabriquer, cuisiner, jardiner par soi-même.
  • Ne pas prendre de cours par correspondance.
  • Demander des activités plutôt que des cadeaux aux anniversaires.
  • Faire appel au troc, à l’entraide…
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En vivant ainsi, on devient aussi plus écolo, débrouillard, agile de ses mains, créatif, coopérant, à l’écoute…

De quoi fournir un merveilleux cadre d’apprentissage à nos enfants, de partager avec eux des valeurs nobles et précieuses

Il ne faut pas avoir un bac plus 5 pour s’occuper de l’instruction de ses enfants

Tous les parents qui en ont le désire peuvent s’occuper de l’instruction de leurs enfants…

Les qualités primordiales sont la motivation, la bienveillance, l’empathie, l’écoute, la remise en question, la capacité à lâcher prise…

Le fait d’avoir des diplômes, franchement, on s’en fout !

On peut apprendre durant toute la vie !

Vous n’êtes pas à l’aise avec telle notion ? Tant mieux… 

Vous pourrez montrer à votre enfant comment on recherche une information, comment on s’y prend pour en savoir davantage, comment on s’entraine et on persévère pour s’approprier un savoir…

C’est un fabuleux avantage d’être dans la position d’apprenant, comme son enfant. 

Il est plus facile de comprendre les difficultés à comprendre…

Et puis pour l’enfant c’est vraiment chouette de se rendre compte que ce n’est pas l’adulte qui sait tout et l’enfant rien…

Il y a aussi la possibilité de déléguer, de faire appel à un expert.

Par exemple, je n’y connais rien en pêche. Tilouann a voulu apprendre à pêcher. Il est parti une fois avec un copain, je l’ai aidé pour son déménagement en échange (je l’aurais fait de toute façon 😉).

Maintenant, je l’accompagne, dès qu’il trouve un pêcheur il s’arrête un moment, échange avec lui, observe…

Et il passe de nombreuses heures à pêcher… il s’entraîne.

Et ça ne m’a absolument rien coûté… 

L’école à la maison n’est pas interdite

Malgré l’annonce de notre cher président, l’instruction en famille n’est pas interdite et l’école n’est pas obligatoire.

Il est bien arrangeant que la majorité le croie.

Ça n’en fait pas une vérité.

Au moment où j’écris cet article, notre gouvernement tente de soumettre l’IEF à autorisation.

À quand la demande d’autorisation de devenir parent ?

C’est tout simplement scandaleux !

Ce n’est pas comme si l’institution offrait une prestation fabuleuse pour tous les enfants…

L’école à la maison n’est pas …

Vous pensez à autre chose ?

Dites-le dans les commentaires.

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Un commentaire

  • Chastreux

    Merci pour cet article très intéressant! De plus en plus de parents sautent le pas de l’école à la maison. Je n’en suis pas encore là mais quand j’observe les interactions entre les élèves, je constate que déjà en maternelle les comportements sont malsains et insecurisants!

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